Il n'y pas d'urgence à évacuer les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, a estimé samedi Michel Dubromel, président de France Nature Environnement (FNE), alors que vingt-cinq escadrons de gendarmerie mobile, soit 2.500 militaires, devraient être bientôt déployés sur le terrain.
"On annonce qu'il y a 2.500 gendarmes. Si le gouvernement voulait gâcher une opération de médiation qui se passe très bien actuellement, il ne ferait pas mieux", a indiqué à l'AFP le président de l'association qui tenait samedi son Assemblée générale en présence du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.
"La médiation donne des résultats positifs actuellement mais reste extrêmement fragile", a expliqué M. Dubromel. "Je ne vois pas pourquoi il y aurait urgence à faire débarquer 2.500 gendarmes", a-t-il insisté, jugeant "intempestif" ce déploiement de gendarmes.
Rappelant que son association avait "toujours soutenu la restitution de l'Etat de droit" et louant "le travail de terrain exceptionnel" de la préfète de région, M. Dubromel a expliqué qu'"après 40 années d'errements gouvernementaux, il fallait avoir un peu de patience". "Une patience que nous avons chiffré à quelques mois", a-t-il précisé.
Une opération massive semble imminente pour expulser les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport par le gouvernement.
L'opération, prévue "la semaine prochaine", doit durer au moins une semaine, et mobilisera vingt-cinq escadrons de gendarmerie mobile, selon une source proche du dossier.
Le 17 janvier, en mettant fin à ce projet vieux de cinquante ans, le Premier ministre Édouard Philippe avait fixé un ultimatum aux occupants de l'ex-"zone d'aménagement différé", rebaptisée "zone à défendre", leur donnant jusqu'au printemps pour se régulariser ou partir d'eux-mêmes, sous peine d'être expulsés.
Le site de 1.650 hectares comptent actuellement quelque 250 "zadistes".