Le mouvement anti-aéroport a affirmé mercredi, après l'annonce par le gouvernement de l'abandon du projet à Notre-Dame-des-Landes, s'engager à rouvrir les accès à la Zad, tout en disant son "refus de toute expulsion" de ceux qui se sont installés illégalement sur place.
Concernant la réouverture de la D281, la route dite "des chicanes" qui traverse la Zad, "le mouvement s'engage à y répondre lui-même", expliquent les opposants, zadistes inclus, dans un communiqué commun, en ajoutant qu'une intervention policière ne ferait "qu'envenimer la situation".
Cette question "est en discussion et c'est le premier point où il y a des divergences fortes" au sein de la ZAD, précise Marcel Thébault, agriculteur installé à Notre-Dame-des-Landes depuis 1999, membre de l'Adeca, une association d'opposants.
"Un des dilemmes, c'est: est-ce qu'il faut le faire le plus vite possible comme signe de bonne volonté, ou bien est-ce un élément de la discussion avec l'État?", explique-t-il.
Dans son communiqué, le mouvement anti-aéroport affiche en outre son "refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre ainsi qu'à en prendre soin."
Le Premier ministre Édouard Philippe a donné jusqu'au printemps aux occupants illégaux pour quitter les lieux, sous peine de recours à la force publique. "Les occupants illégaux de ces terres devront partir d'eux-mêmes d'ici le printemps prochain ou en seront expulsés", a-t-il prévenu.
Saluant une "victoire historique" après l'abandon du projet, le mouvement anti-aéroport dit aussi sa "volonté de prise en charge à long terme des terres de la Zad par le mouvement dans toute sa diversité".
"Pour le mettre en oeuvre, nous aurons besoin d'une période de gel de la redistribution institutionnelle des terres. Dans le futur, ce territoire doit pouvoir rester un espace d'expérimentation sociale, environnementale et agricole", ajoutent les opposants.
Adressant "un fort message de solidarité vis-à-vis d'autres luttes contre des grands projets destructeurs", ils appellent "à converger largement le 10 février dans le bocage pour fêter l'abandon de l'aéroport et pour poursuivre la construction de l'avenir de la Zad".