NDDL: la tension persiste après la fin des expulsions.

Les affrontements ont repris samedi matin pour le sixième jour consécutif à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où les évacuations de squats ont pourtant cessé pour laisser place aux opérations de déblaiement et à l'enregistrement d'éventuels dossiers de régularisation de projets agricoles.

Des centaines d'opposants ont notamment remis des barricades là où les gendarmes se sont employés à les démanteler, au lendemain d'une visite-surprise du Premier ministre qui a fermement mis en garde contre la réoccupation des sites évacués ou la construction de nouveaux squats.

Samedi, les gendarmes répondaient par des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes aux tirs de fusées des opposants. Un drone survolait la zone.

Il y avait au moins trois barricades en bois ou pneus reconstruites sur la D81, dont une enflammée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Un survol d'hélicoptère dans la nuit a permis d'observer quatre barricades sur cette route. "Une opération de dégagement a été lancée vers 07H00 ce matin avec deux blindés en tête et quelques escadrons. Les barricades n'étaient pas tenues et pas piégées", a dit la gendarmerie.

Les forces de l'ordre ont essuyé un tir de cocktail Molotov et jet d'acide sur le "chemin de Suez" et ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogènes. Il n'y a pas eu de blessé.

L'équipe médicale des zadistes a évoqué, pour sa part, une dizaine de blessés dans leurs rangs. Au total, selon elle, "depuis le début de la semaine, au moins 148 personnes ont été prises en charges", victimes d'éclats de grenades, ou souffrant d'hématomes ou d'atteintes neurologiques (vertiges, céphalées, confusions) conséquence des explosions.

"Alors que le gouvernement veut faire croire à une trêve, des offensives policières se poursuivent sur le terrain, ce matin encore", selon un communiqué des zadistes.

Au nombre de 250 quand les expulsions ont commencé en début de semaine, les opposants ont reçu des renforts et sont passés à 700 jeudi soir, selon le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie.

"Nous avions 700 personnes en face de nous, notamment des gens extrêmement violents, de l'ultragauche; certains +black blocs+ sont présents ici. Le seul objectif, c'est de casser, de casser du gendarme, de blesser, d'agresser, de vandaliser", avait-il regretté vendredi matin.

Les 2.500 gendarmes déployés depuis lundi ont reçu vendredi une visite surprise du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur visiblement soucieux d'éviter l'escalade des violences.

- Milliers de manifestants attendus -

Faisant le point des expulsions entamées lundi, Édouard Philippe a déclaré que "l'ensemble des objectifs que nous nous étions assignés a été atteint: 29 squats (sur 96) ont été déconstruits et leurs occupants expulsés". L'objectif initial était de 40 squats à démanteler.

Après la préfète le matin, il a réitéré son "ouverture à la discussion" et invité occupants illégaux à se "régulariser" dans un délai de dix jours.

"Notre main reste tendue en direction de ceux qui sont prêts à entrer dans le processus de régularisation", a-t-il dit à leur adresse.

Ceux qui acceptent le processus ont jusqu'au 23 avril pour le faire. "Il leur est simplement demandé à ce stade de déclarer leur nom, de déclarer le projet agricole qu'ils souhaitent développer et de préciser les parcelles sur lesquelles ils souhaitent le mettre en oeuvre afin que l'État (...) puisse instruire ces demandes", a précisé vendredi Nicole Klein en soulignant que "les projets collectifs n'empêchent pas les projets individuels".

Les opposants devraient faire connaître leurs intentions lors d'une manifestation samedi en fin de journée à Nantes où des milliers de personnes sont attendues, selon eux. Un millier de policiers seront mobilisés pour l'encadrer, selon une source proche du dossier.

Sur le terrain, les gendarmes devraient rester trois semaines à un mois avec un triple objectif : déblayer les parcelles, garantir la libre circulation sur la D281 et la D81 et prévenir toute réoccupation illégale.

Le dispositif demeurera "le temps qu'il faudra, avec les forces qui seront nécessaires. En revanche, il n'y aura plus d'expulsion", a assuré dans la matinée le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie.

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