NDDL: la deuxième opération d'expulsion se poursuit dans le calme

La deuxième opération d'expulsion se poursuivait vendredi dans divers sites de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et ses abords, dans une ambiance calme avec pour objectif d'évacuer six lieux occupés par des zadistes et d'achever l'opération dans la journée.

Plusieurs dizaines de camions de gendarmerie ont pris position avant 06H00 dans le secteur de La Freusière, près de Saint-Jean-du-Tertre, à l'extrémité ouest de la ZAD, d'où se dégagaient d'importantes fumées, tandis qu'un hélicoptère survolait la zone, ont constaté des journalistes de l'AFP. L'accès a été interdit à la presse.

L'ambiance était calme dans la matinée, sans aucun tir de grenade, tandis que de nouvelles barricades avaient vu le jour sur la D81, qui traverse la ZAD sur un axe Nord-Sud, et la D281, l'ex-route des chicanes, a constaté l'AFP.

"Ca devient ridicule, tout ça pour des champs de carottes! Laissez-nous vivre", a lancé une zadiste à un gendarme.

En parallèle aux évacuations, deux opérations de police judiciaire ont été menées à "La Freusière" dans le cadre de l'enquête ouverte après un tir de fusée d'artifice contre un hélicoptère de gendarmerie en avril, ainsi qu'à "L'Isolette" pour d'autres infractions, a indiqué la gendarmerie à l'AFP. Deux personnes ont également été interpellées, dont une au lieudit "La Maison rose", en bordure sud-ouest de la ZAD, cette fois pour transport de matières explosives, selon la gendarmerie.

Les opérations se concentrent vendredi sur six sites situés un peu partout dans la ZAD et ses abords. Outre "La Freusière", sont concernés "Ca geint de la tarte", "La maison des chats" où six personnes ont été évacuées selon la gendarmerie, "Le Phoenix", ainsi que "Ker Terre" et "Les cabanes anglaises". Comme la veille, la liste des squats visés avait été communiquée aux occupants. Le "Phoenix", maison située en dehors du périmètre de la ZAD, achetée par le département en 2010 et occupée depuis 2011, était en cours d'évacuation.

- +Squats+ murés -

"Les +squats+ en dur seront murés, ça se passe dans le calme aujourd'hui, on a eu un ou deux jets de projectiles sur un des +squats+ visés. On est sur une situation beaucoup plus apaisée", a déclaré le général Richard Lizurey, directeur général de la Gendarmerie nationale, qui a annoncé, comme la veille, à La Rolandière, les objectifs aux zadistes. "Ce que je cherche c'est que ceux qui ne sont pas visés ne se sentent pas visés", a-t-il ajouté, précisant que les occupants de la Freusière, "en quittant les locaux, les avaient incendiés".

Cette deuxième opération a commencé jeudi, un peu plus d'un mois après le lancement d'une première sur le site initialement prévu pour un aéroport, auquel le gouvernement a renoncé.

Elle vise une dizaine de sites et mobilise 1.700 militaires. Elle "sera terminée d'ici ce soir", a déclaré vendredi matin le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

"Pour nous le problème est simple, c'est de savoir si partout en France est respecté l'Etat de droit. Vous n'entendez plus parler de Bure (site d'un projet d'enfouissement de déchets nucléaires dans la Meuse) et vous n'entendrez plus parler de Notre-Dame-des-Landes", a-t-il assuré sur BFMTV/RMC.

"Nous allons diminuer le nombre de forces dans la journée", a indiqué le général Lizurey, confirmant que les objectifs du jour seraient terminés "ce soir" et qu'un bilan serait fait avec la préfète. Un point-presse sera organisé à la préfecture.

Les gendarmes mobiles s'étaient concentrés jeudi sur cinq sites à l'ouest de la D81, dans le secteur de la forêt de Rohanne. Ces lieux ont été détruits sans interpellation ni blessé.

Les expulsions ne concernent pas les personnes "dont le dossier de régularisation a été accepté" ou "est en cours d'instruction", avait précisé le général Lizurey.

L'opération survient quelques jours après l'annonce par le gouvernement d'une régularisation rapide d'une quinzaine de projets agricoles, déposés par des occupants. Des conventions d'occupation précaire (COP), prévues par le Code rural, seront signées "dans les prochains jours" par les porteurs de ces projets maraîchers, ovins, bovins, d'apiculture, ou de plantes aromatiques, avait précisé lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert.

Lors de l'opération d'expulsion en avril, 29 habitats avaient été détruits sur les 97 que comptait la ZAD.

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