NDDL: la deuxième opération d'expulsion s'achève dans le calme

La deuxième phase d'expulsions à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) s'est achevée vendredi mais les opérations sur la ZAD ne seront terminées "que le jour où l'État de droit sera totalement respecté", a prévenu la préfecture des Pays de la Loire.

Dix nouveaux "squats" ont été évacués lors de cette nouvelle phase d'opération et 39 au total depuis début avril, a indiqué la préfecture.

Mais "les opérations à Notre-Dame-des-Landes ne seront terminées que le jour ou l'État de droit sera totalement respecté, c'est-à-dire lorsque la libre circulation sera rétablie et que l'ensemble des terres et des bâtiments sera occupé de manière légale", a-t-elle précisé dans un communiqué.

"Cette opération a concerné, comme nous nous y étions engagés, uniquement des squats qui ne s'inscrivaient dans aucun des projets agricoles déposés en préfecture. Leurs occupants refusaient donc toute discussion et rejetaient l'idée d'occuper ces terres, de façon légale. Ce n'était pas acceptable", a déclaré Nicole Klein, préfète des Pays de la Loire.

"Les opérations de déblaiement et de réfection des routes vont se poursuivre (...) afin que les axes routiers puissent être rendus à la circulation publique, le plus rapidement possible. Chacun doit pouvoir les emprunter en toute sécurité. C'est une attente forte et légitime des élus et de la population", a-t-elle ajouté.

Vendredi, les opérations se sont déroulées dans une ambiance calme. Plusieurs dizaines de camions de gendarmerie ont pris position avant 06H00 dans le secteur de La Freusière, près de Saint-Jean-du-Tertre, à l'extrémité ouest de la ZAD, ont constaté des journalistes de l'AFP. L'accès a été interdit à la presse.

De nouvelles barricades avaient cependant vu le jour sur la D81, qui traverse la ZAD sur un axe Nord-Sud, et la D281, l'ex-route des chicanes, a constaté l'AFP. Comme la veille, la liste des lieux de vie visés par les forces de l'ordre avait été communiquée aux occupants.

En parallèle, deux opérations de police judiciaire ont été menées à "La Freusière" dans le cadre de l'enquête ouverte après un tir de fusée d'artifice contre un hélicoptère de gendarmerie en avril, ainsi qu'à "L'Isolette" pour d'autres infractions, a indiqué la gendarmerie à l'AFP. Deux personnes ont également été interpellées, dont une au lieudit "La Maison rose", cette fois pour transport de matières explosives, selon la gendarmerie.

- +Squats+ murés -

Vendredi, "on est sur une situation beaucoup plus apaisée", a déclaré le général Richard Lizurey, directeur général de la Gendarmerie nationale. "Ce que je cherche, c'est que ceux qui ne sont pas visés ne se sentent pas visés", a-t-il ajouté, précisant que les occupants de la Freusière, "en quittant les locaux, les avaient incendiés".

Cette deuxième phase d'expulsion avait commencé jeudi, un peu plus d'un mois après le lancement d'une première phase sur le site initialement prévu pour un aéroport auquel le gouvernement a renoncé. Elle visait une dizaine de sites et mobilisait 1.700 militaires.

"Pour nous, le problème est simple, c'est de savoir si partout en France est respecté l'Etat de droit. Vous n'entendez plus parler de Bure (site d'un projet d'enfouissement de déchets nucléaires dans la Meuse) et vous n'entendrez plus parler de Notre-Dame-des-Landes", avait assuré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Les gendarmes mobiles s'étaient concentrés jeudi sur cinq sites à l'ouest de la D81, dans le secteur de la forêt de Rohanne. Ces lieux ont été détruits sans interpellation ni blessé.

Les expulsions ne concernent pas les personnes "dont le dossier de régularisation a été accepté" ou "est en cours d'instruction", avait précisé le général Lizurey.

L'opération survient quelques jours après l'annonce par le gouvernement d'une régularisation rapide d'une quinzaine de projets agricoles déposés par des occupants. Des conventions d'occupation précaire (COP), prévues par le Code rural, seront signées "dans les prochains jours" par les porteurs de ces projets maraîchers, ovins, bovins, d'apiculture, ou de plantes aromatiques, avait précisé lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert.

Lors de l'opération d'expulsion en avril, 29 habitats avaient été détruits sur les 97 que comptait la ZAD.

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