NDDL: 300 manifestants à Nantes contre la reprise des expulsions

Environ 300 personnes ont manifesté lundi devant la préfecture de Nantes pour protester contre une éventuelle reprise des expulsions sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) au terme du nouveau délai fixé par le gouvernement.

"L'ensemble des 28 projets agricoles (déposés par les zadistes, NDLR) ont été considérés comme crédibles et viables" par les services de la préfecture, a affirmé "Sarah", bergère de la ferme détruite des Cent Noms. "On ne comprendrait pas qu'ils maintiennent une opération d'expulsion alors qu'on a joué le jeu", a-t-elle ajouté.

Un comité de pilotage sur l'avenir des terres agricoles de la ZAD, présidé par le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, devait se tenir à partir de 14H30 à la préfecture.

L'enjeu de cette rencontre est d'analyser les 28 dossiers agricoles déposés par les occupants de la ZAD. Le Premier ministre Édouard Philippe avait évoqué l'éventualité de nouvelles expulsions après la réunion de lundi.

Lors de l'opération d'expulsion menée début avril, 29 habitats avaient été détruits sur les 97 que comptait la ZAD.

"On ne veut pas que cette campagne devienne un désert comme partout ailleurs", a affirmé une autre habitante de la ZAD.

Environ 300 personnes (selon la police), en majorité âgées, ont pique-niqué devant la préfecture, alors que 11 tracteurs bloquaient une des rues adjacentes. "Solidarité avec les ZAD et les luttes pour l'intérêt général", proclamait une banderole.

"Il y a une crise profonde du monde agricole: beaucoup de souffrance, beaucoup de suicides, beaucoup de surendettement. Il faut mettre en avant d'autres modèles plus coopératifs, donner une chance à cette expérimentation", a souligné Nicholas Bell, coordinateur d'un comité d'accompagnement au projet de la ZAD.

Une quarantaine de personnalités, dont de nombreux universitaires, ont signé un texte de soutien en ce sens.

"Ce qu'il se passe dans la ZAD, c'est regardé dans toute l'Europe par des praticiens et des universitaires", a affirmé Kevin Morel, chercheur en agroécologie à l'Université catholique de Louvain (Belgique).

"Il y a plein d'exemples en Europe qui montrent que c'est possible d'avoir des projets agricoles viables sans forcément entrer dans les critères de la chambre d'agriculture ou de la préfecture", a-t-il ajouté.

La préfète de région avait précisé fin avril qu'à l'issue d'une première analyse, une quinzaine des projets déposés par les zadistes sont "structurants et relativement aboutis, avec notamment des porteurs de projets qui ont pour la plupart des diplômes et une expérience agricole".

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