ND-Des-Landes: "un cas d'école" dont il faut tirer les leçons (médiation)

Le dossier de l'aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes est "un cas d'école" en matière de démocratie dont il faut tirer "un certain nombre d'enseignements", ont souligné mardi les médiateurs, peu après avoir remis leur rapport au gouvernement.

"La démocratie, c'est un sujet extrêmement sensible. A cet égard, (...), Notre-Dame-des-Landes est devenue un symbole, un cas d'école (...) dont il faut qu'on tire un certain nombre d'enseignements pour faire qu'il n'y ait plus jamais ça, en tout cas dans la conduite des grands projets", a déclaré la préfète Anne Boquet, membre de la mission de médiation.

Elle s'exprimait au cours d'une conférence de presse aux côtés des deux autres membres de la mission de médiation, Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et proche du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, et Michel Badré, ingénieur membre du Conseil économique, social et environnemental.

La consultation locale de 2016 au cours de laquelle une majorité d'électeurs se sont prononcés en faveur du transfert de l'aéroport Nantes Atlantique vers Notre-Dame-des-Landes a été "un élément majeur", a estimé Mme Boquet. Mais "le fait qu'il n'y ait pas eu de suite à cette consultation n'a fait que cristalliser une situation déjà très fortement conflictuelle", a-t-elle ajouté.

Selon la médiatrice, "le déficit de démocratie dans ce dossier a commencé bien avant cette consultation".

La mission "a noté, en étudiant l'ensemble des procédures de consultation du public, qu'il y avait un certain nombre de défaillances, qu'on n'avait pas mené un débat suffisamment transparent et contradictoire sur un certain nombre d'observations, d'objections formulées par l'opposition", a-t-elle dit.

"Faute peut-être d'avoir pris suffisamment au sérieux cette opposition, d'avoir établi un dialogue suffisamment fort (...), cette opposition s'est radicalisée (...), une Zad, une zone à défendre, s'est implantée sur le site", a ajouté Mme Boquet. "L'opposition, pour se faire comprendre - et ça ce n'est pas démocratique -, a été amenée (...) à passer à un autre mode d'action, beaucoup plus violent".

De son côté, Gérard Feldzer a souligné que le rapport visait "simplement (à) essayer de se sortir par le haut" d'une situation difficile, "par des propositions positives auxquelles beaucoup de monde (...) puisse se rallier".

"Le rapport n'oriente absolument pas sur une solution ou une autre (...), c'est factuel, il y a des plus, il y a des moins" selon les scénarios, a-t-il assuré. "On dit (au gouvernement, ndlr): voilà les éléments factuels, vous décidez c'est votre rôle de politique".

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