L'abandon du projet controversé d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes est "une immense joie pour tous ceux qui ont lutté contre le projet", a réagi mercredi auprès de l'AFP Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants.
"Je suis heureux de ce résultat. Je serais tenté de dire: que de temps perdu depuis le débat public de 2003!", a déclaré, sourire en coin, M. Durand, qui compte parmi les doyens de la lutte anti-aéroport.
"Je pense aux anciens de la lutte qui sont partis", a-t-il ajouté, avant même l'annonce officielle du gouvernement. "C'est un aboutissement dans une carrière de militant syndical, mais il y a encore demain du travail à faire collectivement."
Le porte-parole de l'Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) a appelé le gouvernement à "un dialogue constructif", sans contrainte policière, et à "laisser du temps" aux opposants pour construire "l'avenir de la ZAD" et "libérer les voies d'accès", dont la fameuse RD281 qui traverse la zone d'aménagement différé, rebaptisée "zone à défendre" par les opposants au projet.
La décision du gouvernement n'a pas donné lieu à une explosion de joie dans le bourg de Notre-Dame-des-Landes (2.000 habitants), où l'effervescence était surtout médiatique. Le maire de la commune, Jean-Paul Naud, à qui le Premier ministre Édouard Philippe a rendu une visite surprise samedi dernier, est notamment absent.
Quelques militants se sont tout de même rendus dans le local de l'Acipa, tout près de la mairie, pour assister à la décision en direct, autour de M. Durand. Les opposants et les occupants de la ZAD ont prévu de tenir une conférence de presse dans l'après-midi.