La situation des nappes phréatiques françaises reste contrastée, avec une baisse des niveaux qui se poursuit globalement malgré les pluies de juillet, a annoncé vendredi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
"L'état global des nappes est hétérogène en juillet", avec des nappes globalement (88%) en baisse en dépit des précipitations, souligne le service géologique dans son bulletin de situation au 1er août.
Ainsi 44% des points d'observation sont sous les normales mensuelles, 24% sont comparables et 32% sont au-dessus (respectivement 39%, 26% et 35% en juin).
La situation des eaux souterraines était beaucoup plus favorable un an auparavant, avec 70% des niveaux au-dessus des normales mensuelles en juillet 2024. Les niveaux sont toutefois actuellement beaucoup moins inquiétants que lors de la grande sécheresse de 2022 et 2023.
"Les pluies sont très peu efficaces pendant la période estivale puisque les orages intenses favorisent le ruissellement au détriment de l'infiltration. Et puis la végétation active consomme les eaux infiltrées, donc on a très peu d'eau qui s'infiltre en profondeur", a rappelé Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, lors d'une présentation à la presse.
"Sur certains secteurs, on a une baisse qui peut être accentuée par les prélèvements pour l'irrigation, l'arrosage, le tourisme", a-t-elle ajouté.
L'état des nappes s'est légèrement amélioré sur les nappes réactives, qui réagissent rapidement aux pluies, dans le nord-est du Massif armoricain et en Corse. Il s'est en revanche dégradé dans les nappes inertielles, aux écoulements lents et peu sensibles aux conditions météorologiques, ainsi que sur les nappes réactives du Bassin aquitain au Jura.
Parmi les points noirs depuis trois ans, "les niveaux sont bas à très bas sur les nappes de la vallée de l'Aude, du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon". Les prévisions "demeurent très pessimistes" pour ces prochains mois concernant ces territoires de viticulture, d'arboriculture et de tourisme estival.
Toutefois les pluies de juillet "ont engendré une recharge des nappes les plus réactives (Corbières notamment) et ont permis de réduire les prélèvements en nappe (irrigation et arrosage)", relève le BRGM.
Les efforts pour éteindre l'incendie géant dans l'Aude ne devraient pas avoir d'effet négatif sur les nappes car les pompiers ont plutôt recours à de "l'eau de mer ou l'eau de réservoirs superficiels", selon Violaine Bault.
Pour la suite, les tendances devraient rester orientées à la baisse en août dans le pays, comme c'est habituellement le cas en cette période de l'année, jusqu'à la mise en dormance de la végétation et aux pluies de l'automne.
"La situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes qui affichent actuellement des niveaux sous les normales mensuelles ainsi que sur les secteurs fortement sollicités par des prélèvements", prévient le BRGM.