Nantes: manifestation pour défendre les fermes des "zadistes" de Notre-Dames-des-Landes

Une cinquantaine de tracteurs ont été garés vendredi devant la préfecture à Nantes par des manifestants venus défendre des projets agricoles portés par les "zadistes" de Notre-Dame-des-Landes, a constaté une journaliste de l'AFP.

La manifestation avait lieu en marge d'un comité de pilotage sur le devenir des terres de l'ancienne zone aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes.

"On veut que les terres disponibles soient partiellement redistribuées à des jeunes qui ont des projets en agriculture biologique sur des petites surfaces", a expliqué Alain Prin, un agriculteur qui a parcouru une quarantaine de kilomètres avec son tracteur pour venir soutenir les habitants de la ZAD, l'ancienne zone d'aménagement différée que les opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes avaient rebaptisée "zone à défendre".

Depuis que le gouvernement a annoncé l'abandon de ce projet en janvier, se pose désormais la question de la répartition des 14 km2 de terres que l'Etat avait achetées pour y construire l'aéroport.

Selon M. Prin, les terres aujourd'hui disponibles après des décennies de luttes autour de l'aéroport doivent aller à des agriculteurs soucieux de l'écologie "plutôt qu'à l'agrandissement de l'agriculture chimique".

Mais la répartition de ces terrains est particulièrement complexe, avec une multitude d'acteurs aux situations toutes différentes. Certains agriculteurs sont en effet installés sur la zone depuis toujours et avaient refusé d'en partir malgré les menaces d'expulsions. D'autres avaient accepté des indemnités pour quitter les lieux mais souhaitent aujourd'hui faire valoir leur légitimité sur des terres qu'ils ont longtemps exploitées.

Enfin, des militants, installés sur la ZAD dans le cadre de la lutte contre l'aéroport ont lancé ou souhaitent démarrer des projets agricoles sur place.

Pour démêler la situation, la préfecture recevait vendredi après-midi des représentants des différentes composantes. L'objectif de ce "comité de pilotage" organisé après deux rendez-vous en mars et en mai, est de "présenter les principes d'affectation définitives des terres".