La circulation et le stationnement des scooters à moteur thermique sont désormais interdits dans les aires piétonnes du centre de Nantes pour limiter les nuisances sonores générées par les livreurs de repas à domicile, selon un arrêté municipal signé lundi.
"Les aires piétonnes de Nantes (avec et sans contrôle d'accès) sont interdites à la circulation des deux-roues motorisés à moteur thermique", selon l'article 2 de l'arrêté consulté par l'AFP.
Les livreurs de repas à domicile en scooter à moteur thermique ne sont plus autorisés à circuler que de 7h30 à 11h30 dans les aires piétonnes, tandis que ceux à moteur électrique peuvent circuler toute la journée, de 6h00 à 2h00.
Cette interdiction de circulation a été prise au vu "des nombreuses plaintes et doléances de riverains et commerçants pour les nuisances occasionnées par les activités de livraisons dans les aires piétonnes du centre-ville", selon l'arrêté municipal.
"C'est un effet de la crise sanitaire d'avoir multiplié le nombre de livraisons de repas. Pour répondre à la demande, les livreurs sont passés du vélo au scooter. Et, dans le centre-ville, c'est devenu insupportable pour les riverains qui s'en plaignent", a expliqué à l'AFP Pascal Bolo, adjoint (PS) à la sécurité et à la tranquillité publique à la mairie de Nantes.
"Ça pétarade dans tous les coins, c'est infernal pour ceux qui habitent en zone piétonne", témoigne Corinne Rotach, du collectif Ras Le Scoot à Nantes. "Ça s'est aggravé depuis l'essor des plateformes de livraison."
Avec la publication de cet arrêté, "on est content par rapport au bruit et à la sécurité des piétons et des enfants", s'est félicitée Mme Rotach. "J'espère que ça va faire bouger d'autres villes", a-t-elle ajouté.
"On pense qu'on va faire des émules car c'est un peu partout pareil", a aussi estimé M. Bolo, qui a expliqué avoir appliqué le même principe que pour l'ensemble des livraisons dans le centre de Nantes: "On ne livre pas après 11H30".
Pour protester contre cet arrêté, près d'une centaine de livreurs de repas à scooter se sont rassemblés lundi midi sur l'esplanade des Machines de l'Ile, à Nantes, selon le quotidien régional Ouest-France.
"Je peux les comprendre", a commenté M. Bolo, qui a promis de poursuivre la concertation. "Mais c'est compliqué car il n'y a pas beaucoup d'organisation collective dans ce milieu. L'ubérisation générale ne peut pas fonctionner", a-t-il ajouté.
A partir du mois d'avril, les livreurs en infraction risqueront une amende de 135 euros, selon M. Bolo, qui a promis de faire de la "pédagogie" jusqu'à cette date.