L'ensemble des personnes pouvant se trouver en contact avec des nanoparticules de dioxyde de titane, en entreprise ou "au voisinage" de sites de production, doivent "faire l'objet de mesures de protection spécifiques", estime lundi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Les nanoparticules de dioxyde de titane sont employées pour des usages variés, dans l'agro-alimentaire, les cosmétiques, ou encore les matériaux de construction, rappelle le HCSP dans un communiqué.
Leur inhalation "peut provoquer l'inflammation des voies respiratoires et être associée à des maladies pulmonaires. Le lien avec la survenue de cancer du poumon fait l'objet de recherches", ajoute le Haut Conseil.
Dans ce cadre, les personnes pouvant être exposées à ces nanoparticules, "soit en tant que professionnels, soit en tant que résidents près d'industries qui produisent, stockent ou manipulent ces nanoparticules, doivent faire l'objet de mesures de protection spécifiques", écrit le HCSP dont l'avis, précise-t-il, "ne concerne pas l'exposition aux produits de consommation contenant du dioxyde de titane".
Parmi les mesures préconisées, que toutes les personnes "potentiellement en contact" soient "informées et formées", avec la mise en place de "mesures de prévention réglementaires": "éviter l'exposition", notamment des femmes enceintes, protection (ventilation, organisation du poste de travail, appareils respiratoires, vêtements...)
"Les personnels de santé au travail doivent être formés au risque nano et un inventaire et un suivi des postes exposés doivent être réalisés", ajoute le HCSP, qui préconise aussi l'élargissement de bases de données et le renforcement des moyens affectés "au domaine des nanomatériaux dans les organismes de prévention en matière de santé au travail et protection de l'environnement".
A proximité des sites industriels concernés, des mesures et un suivi régulier des contaminations doivent être réalisés et une information des riverains doit être mise en place, dit aussi le Haut Conseil.
Des études ont récemment montré que les nanoparticules de dioxyde de titane franchissaient différentes barrières biologiques (pulmonaire, placentaire, intestinale, hémato-encéphalique), rappelle-t-il.