A Nancy, un collège écolo pour économiser les factures d'énergie

Sagement assis au centre de documentation et d'information (CDI), les élèves de la 5e1 du collège Niki de Saint-Phalle à Nancy sont unanimes sur leur nouvel établissement: "c'est beau", "écolo", "agréable" et "on mange bien" à la cantine.

Le bâtiment flambant neuf a connu sa première rentrée en septembre. C'est le premier collège "à énergie positive" du Grand Est: il consomme moins d'énergie qu'il n'en produit, critère désormais non négligeable pour le département de Meurthe-et-Moselle, qui gère 66 collèges publics et 13 privés.

A cause de la flambée des prix de l'énergie, la facture de gaz du département a bondi de 7 millions d'euros, celle d'électricité de 12 millions d'euros pour 2023, soit "le coût" de construction "d'un nouveau collège", explique la présidente, Chaynesse Khirouni.

Par rapport au bâtiment précédent, celui-ci devrait donc permettre de réaliser "90% d'économies en chauffage" et "50% en électricité", précise Mme Khirouni, ajoutant que pour le moment, le département "maintient ses investissements: l'éducation est la priorité".

- Paille, bois et panneaux solaires -

Grand bâtiment à la devanture noire, ce collège a été construit en grande partie avec des matériaux biosourcés, explique Delphine Montrelay, ingénieure qui a conçu l'édifice. La structure est en bois et l'isolation est faite avec de la paille compactée.

Des panneaux photovoltaïques ont été installés sur le toit. Pour réguler la température à l'intérieur, les grandes baies vitrées sont en triple-vitrage et disposent toutes de stores modulables qui permettent de faire entrer la lumière du soleil mais pas la chaleur.

Un système "de double flux" permet de renouveler l'air du bâtiment en l'aspirant de l'extérieur: puis une centrale le chauffe ou le refroidit selon les saisons, ajoute Mme Montrelay. Dans les salles de classe, très lumineuses, pas de climatisation: "On ventile" grâce à ce système; Et quand il fait chaud, des ventilateurs en bois au plafond aident à refroidir l'air.

Résultat, il ne fait ni froid l'hiver dans le bâtiment, relié au réseau de chaleur urbaine, ni trop chaud l'été.

- Silence dans les salles -

Autre avantage qui réjouit les enseignants et les 360 élèves: des plaques en fibres de bois apportent un confort sonore bienvenu. Malgré les grandes baies vitrées du CDI, Deïssiana Labonté, 11 ans, remarque qu'"on n'entend rien" dans les salles. "On peut mieux se concentrer" car "on entend moins les bruits de dehors", acquiesce sa camarade de classe assise à côté d'elle, Lola Wenck.

Un cadre aussi plus agréable pour les enseignants: Delphine Chappe, 41 ans, est professeure de physique-chimie et ne regrette pas l'ancien collège, un vieux bâtiment aux "conditions thermiques détestables" où "on avait trop chaud l'été".

Ici, c'est "plus calme" et "ça résonne moins, on a moins besoin de forcer sur nos voix", souligne Mme Chappe. Celle-ci indique avoir "moins mal à la tête" le soir à la fin de sa journée de cours, grâce à ce "cadre plus serein" pour les professeurs et les élèves.

L'enseignante salue aussi le fait qu'elle et ses collègues aient été inclus dans le projet de construction, "pour prendre en compte" leurs "besoins et contraintes": "on est là au quotidien, c'est normal de nous associer". Elle a d'ailleurs demandé à avoir "suffisamment" de prises électriques dans sa salle de classe, nécessaires aux expériences scientifiques qu'elle fait faire à ses élèves.

Quant aux autres établissements existants, le département de Meurthe-et-Moselle a lancé dès 2012 une politique de travaux de rénovation énergétique de 55 collèges, pour notamment renouveler les chaufferies, raccorder les bâtiments aux réseaux de chaleurs ou encore les isoler. Coût total de l'opération: près de 170 millions d'euros.

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