MSF lance en Occitanie une opération "hébergement solidaire" pour les migrants mineurs

L'organisation Médecins Sans Frontières lance mercredi en Occitanie une opération "hébergement solidaire" à destination des mineurs étrangers non accompagnés livrés à eux-mêmes sur le territoire français, afin de les mettre à l'abri le temps que leur minorité soit reconnue par l'Etat.

"Le programme est conçu pour rendre visible une population qui est invisible", a déclaré à l'AFP Corinne Torre, cheffe de mission France MSF, selon laquelle les jeunes migrants non pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) finissent à la rue.

En 2017, sur les 25.000 jeunes arrivés sur le territoire français, 14.900 bénéficient de l'ASE. "On ne sait pas où sont les autres", selon la responsable MSF.

"C'est un plaidoyer très fort pour contester la non prise en charge de ces jeunes", a ajouté Corinne Torre. Selon elle, 80% des jeunes arrivant à Paris sont d'emblée déboutés de la reconnaissance de leur minorité alors que la moitié de ces déboutés seront finalement reconnus comme mineurs après leur recours.

"Ils devraient pouvoir être pris en charge au bénéfice du doute, le temps du recours", a ajouté Mme Torre, qui plaide pour un accueil de ces jeunes par la société civile.

En conséquence, MSF lance, d'abord en Occitanie, une opération "hébergement solidaire" en collaboration avec Accueillons (Utopia 56), pour permettre l'accueil de 32 nouveaux jeunes tous les mois dans des familles de la région toulousaine.

Après un "parcours chaotique et traumatisant", ces adolescents de 16-17 ans, pour la plupart originaires d'Afrique de l'Ouest mais aussi d'Afghanistan, du Soudan et d'Érythrée, auront été au préalable pris en charge au centre d'accueil de MSF à Pantin, en région parisienne, pour faciliter l'accès aux soins et les démarches administratives.

Entre le dépôt d'un recours et le passage devant un juge des enfants, "il peut s'écouler entre 1 et 14 mois", selon un communiqué commun. "Il faut compter 5-6 mois en moyenne", précise Corinne Torre, mais les familles pourront se relayer en toute légalité.

MSF recherche ainsi quelque 3.000 familles sur l'année, qui seront accompagnées tout au long de leur engagement, promet Corinne Torre. 14 familles ont déjà répondu présentes en Occitanie, l'opération visera ensuite d'autres régions.

"Nous voulons insister sur la difficulté de la situation et montrer les lacunes de l'État français qui devrait prendre en charge ces jeunes", plaide Yann Manzi, président de l'association Accueillons (Utopia 56), qui oeuvre de son côté plus généralement pour les personnes vulnérables sur la Bretagne, Paris, Tours, Lyon et Lille.

Pour tout renseignement: http://hebergementsolidaire.msf.fr

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