Entre 200 et 300 personnes, dont Sophie Binet et des parlementaires LFI, se sont rassemblées mercredi devant l'usine Renault de Cléon (Seine-Maritime) pour exprimer leur inquiétude après l'annonce par la filiale Ampere du constructeur des projets pour ce site, a constaté l'AFP.
"On est ici aujourd'hui pour interpeller la direction de Renault et pour lui dire que les doubles discours ça suffit", a déclaré la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
"On a une direction qui nous dit, qui a dit aux syndicats et aux salariés, Ampere-Cléon on le crée et on vous promet, la main sur le coeur, Ampere-Cléon aura le monopole de tous les moteurs électriques des voitures Renault (...) sauf qu'aujourd'hui nous avons la preuve qu'une partie de ces moteurs électriques sont produits au Portugal et que la direction est en train d'organiser la fabrication d'une autre partie des moteurs électriques en Chine", a-t-elle assuré.
"On est ici pour tirer la sonnette d'alarme, pour déclencher une alerte sociale", a-t-elle ajouté.
Renault a annoncé début mai plusieurs projets pour Cléon. Le site normand, qui fabrique déjà une gamme de trois moteurs dont celui de la R5 E-Tech, produira notamment deux futurs moteurs, dont en 2025 celui de la future Alpine A390 et en 2027 le moteur E7A de troisième génération.
"L'annonce de la semaine dernière sur l'affectation d'un nouveau moteur qui est pour un véhicule luxe, donc cher, donc peu vendu, c'est des volumes de production, si on se réfère à 2024, c'est du 25.000, 30.000 unités, donc 10, 15 fois moins que ce que nous, on est capable de faire", s'est inquiété le délégué syndical central CGT David Bellanger.
"On supprime un produit faramineux pour le remplacer par un petit produit. On est en train de faire mourir à petit feu le site", a-t-il estimé, prédisant que sans "véritable grand projet, d'ici 5 ans, l'usine risque de fermer".
Etaient également présents à ce rassemblement les députés LFI Clémence Guetté, Alma Dufour, Manuel Bompard et Thomas Portes.
"Aujourd'hui, dans la filière automobile, dans la filière industrielle de manière générale en France, on assiste à une stratégie délibérée de destruction, de massacre de l'outil industriel français", a fustigé Manuel Bompard.
Le site de Cléon, dédié à la fonderie, l'usinage et l'assemblage pour la filiale électrique de Renault, Ampere, emploie environ 2.800 employés en CDI, selon le site internet de l'entreprise.
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