Moselle: des élus locaux "inquiets" quant à l'avenir du projet d'autoroute A31bis

Le maire de Metz François Grosdidier s'est dit mardi "très inquiet" quant à l'avenir du projet d'une autoroute A31bis en Moselle, soutenu par de nombreux élus locaux qui espèrent qu'elle fluidifiera le trafic vers le Luxembourg où travaillent plus de 100.000 frontaliers.

Plus de 90.000 voitures par jour empruntent le réseau autoroutier du nord de la Moselle vers ou depuis le Luxembourg voisin, qui est donc engorgé une bonne partie de la journée.

Un projet de contournement de Thionville, entre Metz et Luxembourg, où il est impossible d'ajouter une troisième voie, par la construction d'un tunnel profond sous la ville de Florange, existe depuis des années.

La décision gouvernementale de mener à bien ce projet d'autoroute A31bis avait été officialisée en décembre 2023, et le préfet de la Moselle avait annoncé, en février 2024, un calendrier pour ce vaste chantier, avec l'ouverture d'une enquête publique "fin 2024 ou début 2025" et un démarrage des travaux en 2029.

Mais l'enquête publique n'a toujours pas débuté.

Sollicitée par l'AFP, la préfecture n'a pas répondu dans l'immédiat sur les raisons de ce retard ni sur la date prévisionnelle du début de cette phase indispensable à la concrétisation du projet.

A ce stade, la dernière information partagée par les services de l'Etat sur le projet est un "bilan de la concertation sur la mise en compatibilité des documents d'urbanisme sur le secteur nord" du projet, en décembre.

Parallèlement, en février, le tribunal administratif de Toulouse a annulé l'autorisation environnementale accordée par l'Etat au chantier de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse, entraînant son arrêt.

En Moselle, "on a déjà 20 ans de retard parce qu'on a raté l'A32, qu'il fallait réaliser", a regretté le maire de Metz. Ce projet, avorté en 2010, visait à doubler l'autoroute A31. "Il ne faudrait surtout pas que l'on rate l'A31bis".

"Nous avons besoin de visibilité et de certitudes, il faut savoir si le projet va se faire ou pas", a aussi plaidé dans les colonnes du Républicain Lorrain le maire de Florange, Rémy Dick.

En avril, les présidents de six communautés de communes de Moselle nord avaient signé un communiqué commun pour réaffirmer "leur soutien" à ce projet "essentiel pour le nord de la Moselle et la Région".

Ils ont aussi demandé à l'Etat d'en "confirmer la réalisation dans les délais annoncés, d'accélérer les procédures administratives préalables" pour des aménagements "à court terme".