Les conséquences démographiques de la crise sanitaire ont été moins marquées en 2021 qu'en 2020, selon un bilan publié mardi par l'Insee: la mortalité, bien qu'encore anormalement élevée, a baissé et la natalité, malgré un "effet Covid" en début d'année, a légèrement remonté.
Conséquence de cette double évolution: le solde naturel, qui avait atteint un plus bas historique l'an dernier (à +66.000), s'est légèrement repris, à +81.000. Egalement portée par le solde migratoire (+140.000), la population française a donc augmenté de 0,3% en un an, pour atteindre 67,8 millions d'habitants début 2022, selon l'institut d'études statistiques.
En 2021, environ 657.000 personnes sont décédées en France, selon des estimations arrêtées fin novembre: "c'est 12.000 de moins qu'en 2020 (-1,8%), mais nettement plus qu'en 2019, avant la pandémie (+44.000, soit +7,1%)", note l'Insee.
En tenant compte du vieillissement de la population (qui conduit logiquement à une hausse des décès, même sans le Covid), mais aussi à l'inverse aux progrès de la médecine qui font baisser la probabilité de mourir à un âge donné, les démographes de l'institut public estiment que l'épidémie de Covid s'est traduite en 2021 par 35.000 décès supplémentaires, par rapport à ce qui était attendu d'un point de vue statistique. En 2020, cet excédent était de 47.000.
Cette amélioration a entraîné une légère remontée de l'espérance de vie à la naissance, qui atteint 85,4 ans pour les femmes (+0,3) et 79,3 ans pour les hommes (+0,2), sans retrouver toutefois son niveau d'avant la pandémie.
De son côté la natalité, qui en 2020 avait atteint un plus bas historique - sans rapport avec le Covid -, a d'abord nettement chuté début 2021, neuf mois après le premier confinement: la crise sanitaire et ses incertitudes économiques "ont pu décourager les couples de procréer au printemps 2020" et les inciter à "reporter leurs projets de parentalité", relève l'Insee: cela s'est traduit par un décrochage de 10% des naissances entre mi-décembre 2020 et mi-février 2021, par rapport à la même période un an auparavant.
Cependant, le nombre des naissances a ensuite connu un rebond en mars et avril, puis une "forte remontée" depuis l'été, ce qui au final, sur l'ensemble de 2021, a permis de "rattraper le niveau des naissances de l'année 2020, en le dépassant même légèrement", note l'Insee: 738.000 bébés sont nés en 2021, soit 3.000 de plus que l'année précédente (+0,4%), mettant fin à une baisse continue entre 2015 et 2020.