L'association écologique Eau et rivières a alerté jeudi sur la présence d'algues vertes dans des zones touristiques du Morbihan, sur l'île aux moines ou dans la ria d'Etel, mais selon la préfecture le phénomène n'est "pas nouveau" dans ces zones en cette période de l'année.
"Tous les ans, il y en a ici, mais pas autant. Il y a 141 sites en Bretagne d'échouages d'algues vertes, on veut qu'ils soient tous traités de la même façon. On ne peut pas se focaliser que sur les baies", comme celle de Saint-Brieuc, a affirmé Alain Bonnec, président d'Eau et rivière Bretagne, lors d'une conférence de presse à Belz.
"Il faut aussi se préoccuper des sites morbihannais qui sont aussi impactés par des échouages d'algues vertes", a-t-il dit, en montrant une anse où l'on distingue des algues vertes.
Christian Guézel, pêcheur de 70 ans, a confié "n'avoir jamais vu ça" en 40 ans. "J'habite dans une petite baie (dans la ria d'Etel). Je n'ai pas pu mettre mon bateau à l'eau, car ça sentait trop. J'ai dû attendre quelques jours", a-t-il dit à l'AFP.
Selon la presse locale, samedi, un homme a été secouru alors qu'il était empêtré dans des algues vertes à Larmor-plage (Morbihan).
Toutefois, cette année, "on est au niveau le plus bas depuis le début de nos suivis qui ont débuté en 2002", a expliqué Sylvain Ballu, chercheur au Centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva).
"La moyenne du mois de mai est de 312 hectares (d'algues vertes en Bretagne), là on serait entre 15 et 30 hectares", a ajouté M. Ballu. Dans certaines zones, "il y a des échouages très importants par rapport à d'habitude mais qui représentent epsilon à l'échelle régionale".
Selon la préfecture du Morbihan, ce phénomène de présence d'algues vertes dans le golfe du Morbihan et la ria d'Etel est "pris en compte depuis plusieurs années". "A la différence avec la baie de Saint-Brieuc pour laquelle les algues sont sur les plages, dans le Morbihan, les algues sont sur vasière, et ce phénomène n'est pas nouveau: il ressort dès qu'il fait beau et chaud au printemps", ajoute la préfecture.
Présentes en mer à l'état naturel, les algues vertes prolifèrent de manière intempestive quand elles sont notamment nourries par des apports de nitrates épandus sur les champs et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers.