Moratoire éolien et solaire: une "mesure inacceptable" pour la FNSEA

La FNSEA, premier syndicat agricole, a jugé lundi que le moratoire sur les énergies éolienne et photovoltaïque, voté la semaine dernière à l'Assemblée nationale, était "une mesure inacceptable pour les agriculteurs", dans un communiqué.

La FNSEA "exprime sa plus vive opposition" après l'adoption d'un "moratoire général et brutal sur les énergies renouvelables électriques, ainsi qu'à la suppression des objectifs de production de biocarburants".

"Ces amendements, votés sans aucune concertation avec les acteurs des filières concernées, sont incompréhensibles pour le monde agricole", affirme le syndicat.

La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) souligne l'importance des projets d'agrivoltaïsme, de méthanisation ou liés à la production de biocarburants, à la fois au plan économique (autonomie des fermes, diversification des revenus) mais aussi pour "réduire l'empreinte carbone des exploitations".

Le syndicat dénonce "un coup économique brutal pour les milliers d'agriculteurs (...) qui contribuent aux transitions agricoles et bas-carbone".

"Ce moratoire fragilise notre agriculture et la souveraineté énergétique", a abondé Sébastien Windsor, président de Chambres d'agriculture France, dans un communiqué séparé.

"En 2024, 80% des installations photovoltaïques de +moyennes toitures+ (100-500 kW) ont été posées sur bâtiment agricoles. Cela représente un revenu de 800 millions d'euros par an pour le monde agricole", selon le communiqué des chambres d'agriculture, ces établissements publics largement dominés par la FNSEA et qui représentent les intérêts agricoles auprès des autorités.

"Ce moratoire condamnerait aussi, de fait, le développement de l'agrivoltaïsme, qui permet d'améliorer la production agricole tout en assurant un revenu complémentaire aux agriculteurs", alertent les chambres d'agriculture.

Les députés ont approuvé jeudi un moratoire sur les énergies solaire et éolienne, grâce au soutien massif du Rassemblement national à un amendement de la droite (Les Républicains), face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes macronistes (EPR, MoDem, Horizons).

Le texte, examiné en première lecture à l'Assemblée, doit repartir pour une deuxième lecture au Sénat en juillet.

La FNSEA "appelle les parlementaires à sortir des postures politiques et à prendre leurs responsabilités en retirant le moratoire".