Montagne: nouvelles mobilisations contre la fermeture des remontées mécaniques à Noël

"On ne comprend pas !": plusieurs rassemblements contre la fermeture des remontées mécaniques à Noël en raison de la pandémie de coronavirus se sont tenus jeudi dans les stations de ski françaises, au lendemain d'une première journée de mobilisation dans les Alpes.

Le mouvement réclamant le droit de travailler durant la période des fêtes s'est élargi jeudi matin à d'autres départements pour "mettre la pression" sur le gouvernement avant la réunion prévue avec les représentants du monde de la montagne le 11 décembre, ont fait valoir les manifestants.

"Nous cautionnons les mesures sanitaires, mais le gouvernement doit aussi s'attacher à faire respecter notre liberté de travailler. La survie de notre montagne est en jeu", a alerté Guy Hermitte, le maire de Montgenèvre (Hautes-Alpes), lors d'un rassemblement d'environ 200 manifestants au pied des remontées mécaniques jeudi matin.

"On nous supprime le fruit d'une période intense" qui représente "20% du chiffre d'affaires de la station" de Montgenèvre, a ajouté l'élu, soulignant son "incompréhension".

Pour Christian Jullien, directeur de l'École du ski français (EFS) à Montgenèvre, la station va écoper d'une "double peine" avec l'interdiction de la clientèle italienne de passer la frontière.

À Super Besse, dans le Puy-de-Dôme, environ 300 personnes, élus, hébergeurs, restaurateurs et moniteurs de ski ont également manifesté peu avant la mi-journée, selon Vincent Gatignol, le chef d'exploitation du domaine skiable alpin de cette station.

"Cet été, nous avons eu un monde fou dans les stations et aucun cluster n'a été relevé. La contamination, je n'y crois pas. Le gouvernement n'entend pas qu'on est capables de s'adapter en réduisant les jauges", pointe-t-il, estimant par ailleurs que l'argument de la "suraccidentologie (...) ne tient pas du tout" dans les stations du massif Central, des Vosges et du Jura.

Selon l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), les rassemblements devaient continuer à s'égrainer jeudi après-midi, notamment au sein des stations haut-savoyardes de La Clusaz, du Grand Bornand et de Manigod.

D'autres rassemblements sont prévus par ailleurs en Savoie vendredi et ce week-end à Saint-Colomban-des-Villards et à Chambéry, précise l'ANMSM.

Mercredi, les présidents de la région Auvergne-Rhône-Alpes, des départements de Savoie, Isère et Haute-Savoie et des professionnels de la montagne ont annoncé leur intention de saisir le Conseil d'État, déplorant l'échec des tentatives de dialogue avec le gouvernement.

Un peu plus tôt dans la journée, plus de 2.000 personnes représentant l'ensemble de l'écosystème montagnard s'étaient rassemblées en Savoie et en Isère.