Priorité à la jeunesse, planification en matière environnementale ou encore libertés accrues pour les collectivités: associations, syndicats, patronat et élus ont fixé mercredi des premières "priorités" pour l'après-crise du coronavirus, lors d'une journée d'échanges à l'Assemblée.
Le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM), qui doit remettre dans les prochains jours ses propositions pour la suite du quinquennat à Emmanuel Macron, a retenu de cette journée "un appel finalement à plus de solidarité, d'humanité, de prise en compte des enjeux écologiques et environnementaux, et aussi de la dimension sociale".
Quatre ateliers portaient sur la souveraineté, l'écologie, l'économie et l'organisation de l'Etat et des collectivités.
"Peut-être faudra-t-il enrichir notre réflexion future par une conférence de financement", a-t-il ajouté, notant que "plus d'équipements publics, ça veut dire plus d'impôts", et appelant les participants à "se revoir".
Il avait appelé dans la matinée à un exercice "libre" de "dialogue civil et civique", devant un parterre d'une centaine de personnes réunies à l'Hôtel de Lassay, dont le secrétaire général de Force Ouvrière Yves Veyrier, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux et des responsables associatifs.
"Je souhaite que cet exercice ne soit pas sans lendemain. Je crois que l'association des partenaires sociaux mais aussi associatifs, syndicaux doit être intensifiée", a indiqué cet ex-socialiste à l'AFP, même s'il ne "faut pas que ce soit un frein à l'action et à la décision".
A son arrivée, Yves Veyrier (FO) s'est dit "pas tellement dupe d'un changement véritable de conception" du dialogue social de la majorité ou du gouvernement. "Si c'est le cas, tant mieux. Mais redonnons pleinement sa place à la négociation collective".
"J'arrive sans idées préconçues", avait dit pour sa part le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
Des membres de la Convention citoyenne sur le climat ont participé, ainsi que des ONG comme la Fondation Hulot ou WWF France.
Côté politique, le groupe LFI et le groupe communiste ont décliné l'invitation en renvoyant à leurs programmes, alors que les autres groupes parlementaires étaient représentés.
Parmi eux, l'ancien "marcheur" Matthieu Orphelin (EDS) n'a pas vu dans cette journée "un véritable exercice de co-construction" avec la société civile. "Le temps maintenant, c'est celui de l'action et du virage politique", réclame ce député, proche de Nicolas Hulot.
Le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre a appelé à des réponses "vigoureuses et imaginatives face à l'ampleur de la crise", notamment en matière "d'écologie ou de solidarité". Son groupe a déjà avancé ses 30 propositions pour "l'après", qui appellent en particulier à "relocaliser en Europe les productions stratégiques" ou à "agir pour l'insertion professionnelle et l'emploi des jeunes".