Moins de publicité dans la métropole de Nantes, JC Decaux va démanteler 120 panneaux

L'entreprise JC Decaux va retirer dans la nuit de mercredi à jeudi 120 de ses panneaux publicitaires dans la métropole de Nantes, où le nouveau règlement local prévoit d'interdire 70% de son territoire à la publicité, a-t-on appris de sources concordantes.

"Nantes est la première ville de cette taille à travailler sur une telle demande avec nous", a déclaré à l'AFP Valentin Gourdon, directeur régional de JC Decaux pour la Bretagne et les Pays-de-la-Loire.

Au total, 110 panneaux de 8 mètres carrés et 10 panneaux de 2 mètres carrés seront enlevés en sept heures par cinquante salariés de JC Decaux dans Nantes et six communes alentour.

Cette opération inédite s'inscrit dans le cadre d'un avenant au contrat qui lie l'entreprise JC Decaux à Nantes métropole sur la période 2016-2036.

"Nous avons travaillé à un nouveau maillage avec les panneaux restants (94 de 8 mètres carrés et 355 de 2 mètres carrés) qui permettront d'offrir la même qualité de service", a ajouté M. Gourdon, précisant que les panneaux démantelés seront remis à neuf et installés dans d'autres villes.

En outre, sur les 850 abribus gérés par l'entreprise, 15 d'entre eux n'auront plus de vocation publicitaire et sur 70 panneaux publicitaires numériques prévus au contrat, seuls 47 ont été installés. Les 23 autres ne seront pas mis en place.

"On est dans une logique de réduction considérable de la publicité dans la ville", a fait valoir la maire PS de Nantes et présidente de la métropole, Johanna Rolland. "Au-delà de la pollution visuelle, lumineuse et de la dépense énergétique, il se joue aussi notre relation à l'hyper-consommation", a-t-elle poursuivi, rappelant que la métropole nantaise a adopté à l'unanimité, le 30 juin 2022, un nouveau règlement local de publicité métropolitaine.

Ce texte, qui entrera en vigueur en 2024, prévoit notamment d'interdire 70% du territoire à la publicité (notamment dans les espaces naturels) et de supprimer tous les panneaux de 12 mètres carrés.

Il interdit également la présence d'un panneau publicitaire à moins de 50 mètres d'un établissement scolaire.

La métropole a ainsi pour objectif de supprimer un millier de panneaux sur les 24 communes de l'agglomération.

Cette limitation de la publicité dans l'espace public - un engagement de campagne de la maire de Nantes - a pour conséquence une baisse d'un tiers des recettes publicitaires de la métropole, qui en perçoit au total environ 11 millions d'euros par an. "C'est un choix budgétaire au service du climat", a assumé Mme Rolland.