Le nombre de déménagements a diminué en France entre 2013 et 2023, malgré les effets de la crise sanitaire, tandis que la façade atlantique reste particulièrement attractive, a-t-on appris mercredi auprès de l'Insee.
En 2023, 5,9 millions de personnes ont emménagé dans une nouvelle résidence principale, selon l'enquête de recensement réalisée en 2024.
En dix ans, le nombre de déménagements sur le territoire national et leur fréquence dans la population ont diminué, le taux de mobilité résidentielle passant de 10,8% en 2013 à 8,8% en 2023, selon l'Insee.
"Si la baisse de la natalité et le vieillissement de la population contribuent en partie à la diminution globale du taux de mobilité résidentielle jusqu'en 2023, les contraintes financières des ménages et le coût des logements constituent d'autres pistes pour comprendre cette évolution", observent les auteurs.
Les déménagements de proximité diminuent le plus: parmi les personnes ayant changé de résidence en 2023, 2 millions ont emménagé dans la même commune (-20,9% par rapport à 2013), 2,2 millions ont déménagé vers une autre commune du même département (-13,3%) et 1,7 million vers un autre département (-9,3 %).
La crise sanitaire et le développement du télétravail "n'ont pas entraîné de rupture" dans la baisse du taux de mobilité infra-communale observée depuis 2015, mais la distance parcourue pour les déménagements vers une autre commune augmente.
L'attractivité des régions de l'ouest de la France est jugée "très nette" entre 2013 et 2023, tandis que "le solde des mobilités résidentielles en Ile-de-France se dégrade".
Les régions Bretagne, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine sont celles dont la population s'accroît le plus du fait des déménagements, avec en moyenne une augmentation annuelle "de plus de 5 habitants pour 1.000 résidents".
Outre l'Ile-de-France, la population des Hauts-de-France diminue sur dix ans à cause des mobilités résidentielles.
En Bourgogne-Franche-Comté, l'effet négatif des mobilités résidentielles enregistré en 2013 est "désormais positif" du fait de la baisse des départs, tandis que l'attractivité de la Normandie "augmente aussi nettement".
Les pôles urbains denses perdent de la population, notamment Paris, tandis que Lyon, Lille ou Tours suivent une "évolution similaire, bien que moins forte".
La plupart des mobilités au départ des grandes villes "se font vers des communes de même densité", même si ces communes denses perdent aussi de la population au profit des espaces périurbains.
La décennie 2013?2023 confirme le phénomène de périurbanisation observé depuis la fin des années 1960, accentué par la crise sanitaire.