La CFDT et l'Unsa ont salué lundi un "changement de méthode" à l'issue d'une réunion à Matignon entre exécutif, syndicats, patronat et associations d'élus, destinée à lancer la "mobilisation générale" pour l'emploi et l'écologie.
"Il y a un changement de méthode", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. "Il faut le noter, il est clair, il est net".
"C'est un bon début car on a le sentiment que l'on va pouvoir s'exprimer sur tous les sujets", a estimé pour sa part Laurent Escure (Unsa). "Maintenant l'expression qui préside c'est dire: on verra bien. On a dit au Premier ministre qu'il fallait des éléments concrets qui montrent que les discussions ont servi à quelque chose et que la parole des salariés a été entendue", a-t-il ajouté.
La CGT avait pour sa part annoncé à la dernière minute qu'elle ne participerait pas à la réunion "dont les objectifs sont loin de correspondre au mécontentement et à la colère du monde du travail et de ceux qui en sont exclus".
"Quand on est syndicaliste, il faut être là pour porter la voix des travailleurs", a jugé M. Berger.
"Mon appréciation est simple, la porte est entrouverte et il faut mettre le pied dans la porte pour pousser nos sujets", a dit M. Berger. Parmi ceux-ci, "on a proposé un plan massif sur la rénovation thermique des logements", a-t-il ajouté. "Le Premier ministre a dit qu'il allait l'inscrire dans les sujets".
"Comme d'habitude, a-t-il poursuivi, la CFDT jugera sur pièces mais pour juger sur pièces il faut s'engager". Il a aussi qualifié les thèmes de la rencontre de "bons sujets".
En revanche, sur la question de la prime mobilité, il a estimé qu'il y avait eu "une réaction presque grotesque des organisations patronales qui ont dit qu'elle reviendrait trop chère".
Michel Beaugas (FO) n'a lui "pas vu" de changement de méthode.
Il a regretté "le grand absent de la présentation initiale: l'augmentation des salaires et du pouvoir d'achat". "Si le gouvernement (..) obligeait le patronat et lui-même en tant qu'employeur à relever les salaires, cela permettrait de résoudre des problèmes", a-t-il dit.
Il a aussi souligné qu'"on n'a eu aucune annonce sur la prime de transport. Le Premier ministre nous a signifié qu'elle était encore à l'arbitrage. Nous voyons assez mal les salariés traités différemment selon telle ou telle région", a-t-il poursuivi, ajoutant: "nous voulons un socle obligatoire".