Mobilisation contre un projet pétrolier en Gironde

Près d'une centaine de personnes se sont rassemblées samedi à Arcachon pour réclamer l'arrêt d'un projet de huit nouveaux forages pétroliers dans la région, alors que l'exploitation doit s'arrêter progressivement en France d'ici 2040.

"Le pétrole c'est niet", "+8 forages de pétrole pour eux, +3°C pour tous" pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants réunis devant la sous-préfecture à l'appel du parti EELV et des organisations environnementales Greenpeace et Extinction Rébellion.

Ce projet est porté par le groupe canadien Vermilion Energy, titulaire jusqu'au 1er janvier 2035 d'une concession exploitée depuis les années 1960, à La Teste-de-Buch, à côté d'Arcachon.

Une cinquantaine de puits y produisent actuellement environ 1.500 barils/jour.

Après un mois d'enquête publique, la commissaire enquêtrice a récemment rendu un avis favorable. Le préfet de la Gironde doit désormais prendre un arrêté d'autorisation ou de refus de ces huit nouveaux puits.

Pour Vital Baude, conseiller municipal écologiste d'Arcachon, ce projet , "au coeur d'une forêt qui a subi les mégafeux" à l'été 2022, est "une aberration écologique dans un territoire qui est en première ligne du changement climatique".

Selon lui, la construction et l'exploitation de ces nouveaux puits généreraient 3,7 millions de tonnes de CO2, "comparé aux 10 tonnes émises en moyenne par chaque Français chaque année... il faut dire stop."

"Les recommandations (scientifiques) c'est de ne plus ouvrir aucun nouveau puits de pétrole et de gaz. (..) ça vaut à l'international et ça vaut aussi en France", a défendu Marie Toussaint, tête de liste des Ecologistes aux prochaines élections européennes, présente au rassemblement.

En 2017, le gouvernement avait fait voter une loi prévoyant l'arrêt progressif de l'exploitation des hydrocarbures à l'horizon 2040.

Début décembre lors d'un déplacement à Bodeaux, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait souligné qu'il ne s'agissait pas "de nouvelles exploitations" mais "de poursuites d'exploitation et de forage dans le cadre d'une exploitation donnée il y a plusieurs dizaines d'années".

"J'assume que ça puisse heurter le bon sens et en même temps, tant qu'on a besoin de pétrole, ce n'est pas plus mal qu'il vienne d'ici plutôt que de le faire venir du bout du monde en l'achetant à des dictatures qui utilisent ensuite cet argent parfois pour soutenir des mouvements qui nous combattent", avait-il ajouté.