Mine de lithium: l'État appelé à "clarifier sa stratégie nationale"

L'État doit "clarifier sa stratégie nationale" en matière d'approvisionnement en minerais critiques, a estimé lundi la Commission nationale du débat public (CNDP) dans le cadre de ses recommandations sur un projet de mine de lithium dans l'Allier.

Le débat public sur la mine qui s'est achevé le 31 juillet a réuni plus de 3.600 participants et a "largement mobilisé", a déclaré le président de la CNDP Marc Papinutti lors d'une conférence de presse rendant compte du débat.

Ce projet d'ouverture de mine de lithium à Echassières (Allier) porté par Imerys s'inscrit dans la stratégie de la France visant à se défaire de sa dépendance aux importations du précieux métal.

Selon Imerys, le projet, dénommé Emili, vise à produire le lithium nécessaire à la fabrication des batteries de plus de 700.000 véhicules électriques par an pendant 25 ans. Les véhicules thermiques seront interdits à la vente dans l'Union européenne à partir de 2035.

"Un certain nombre de recommandations sont adressées à l'État concernant sa stratégie nationale et sa politique de planification minière. On n'a pas aujourd'hui entre les mains une politique nationale qui soit rédigée et qui permette de voir comment on planifie les usages du sous-sol", a déclaré Mathias Bourrissoux, président du débat public sur la mine de lithium.

La CNDP suggère également à l'État un débat sur les "trajectoires en matière de mobilités".

"Des questions sur les caractéristiques du projet n'ont pas pu trouver de réponse durant le débat", note la CNDP dans ses recommandations à Imerys concernant les impacts de la mine sur la ressource en eau, le tourisme ou la sécurité.

Elle a dressé une liste de 15 études "à rendre publiques au fil de leur réalisation".

Par ailleurs, des recommandations sont également émises en direction de l'État et d'Imerys quant à "la gouvernance du projet".

Enfin, l'État et SNCF Réseau sont invités à "rendre public l'avancement technique et financier du projet de régénération de la ligne ferroviaire (permettant de transporter le mica jusqu'à l'usine de reconversion, NDLR)" et Imerys devra "clarifier l'effet d'un retard éventuel de ce chantier sur la date de démarrage du projet commercial".

"L'objectif partagé de tous est clair : répondre aux enjeux de la transition écologique de demain de la manière la plus responsable et exemplaire possible", a réagi lundi Imeyris qui devra publier dans un délai de trois mois ses réponses aux différentes recommandations.

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