Le tribunal administratif de Lille a rejeté mardi une demande de trois associations d'aide aux migrants de Calais qui visait à enjoindre aux collectivités locales de ramasser davantage leurs ordures pour assurer la salubrité de leurs campements de fortune.
Dans son ordonnance consultée par l'AFP, le juge des référés a estimé qu'il n'y avait pas à Calais "une carence des autorités publiques qui exposerait des personnes à être soumises, de manière caractérisée, à un traitement inhumain ou dégradant, portant ainsi une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale de ces personnes".
Par conséquent, la demande en référé-liberté des associations Calais Food Collective, Salam et Solidarités International a été rejetée. Les trois associations ont également déposé un recours sur le fond, qui ne devrait pas être jugé avant plusieurs mois.
Le juge des référés a souligné que la ville de Calais et sa communauté d'agglomération, toutes deux dirigées par Natacha Bouchart (divers droite), ont mis en place avec d'autres associations "un service de collecte des déchets émis par les migrants, lequel intervient deux fois par semaine".
Par ailleurs, les services de la régie municipale relèvent "régulièrement" des endroits dans lesquels sont signalés des dépôts sauvages, et interviennent également "spontanément lorsqu'ils constatent la présence de déchets abandonnés par les migrants lors de leur tournée", a encore noté le juge.
Dans les camps de migrants, les risques sanitaires sont "omniprésents", accentués avec les fortes chaleurs à venir par "le risque de propagation de maladies, de développement de nuisibles, des rats, des moustiques", avait cependant argué Elise Duloutre, responsable juridique chez Solidarités International, lors de l'audience mardi dernier.
C'est un "problème extrêmement complexe" dans lequel les collectivités "progressent chaque jour, chaque mois, chaque année", avait plaidé l'avocat des deux collectivités, Paul-Guillaume Balaÿ.
"Par nature, un campement illicite, il est insalubre (...). Jamais on n'arrivera à une situation de salubrité", avait ajouté Me Balaÿ.
Environ 1.500 migrants qui espèrent traverser la Manche pour rejoindre l'Angleterre sont présents sur le territoire de la commune de Calais, vivant dans des campements provisoires faisant régulièrement l'objet d'opérations d'évacuation par les forces de l'ordre.