Le satellite franco-américain SWOT dont la mission est de mesurer et surveiller le niveau des océans, des fleuves et des lacs, produit des premiers résultats "prometteurs", encore plus précis qu'espéré, se sont félicités jeudi ses équipes scientifiques réunies à Toulouse.
"Les résultats et les performances déjà atteints par SWOT sont incroyablement satisfaisants et prometteurs", a notamment souligné Rosemary Morrow, enquêtrice scientifique principale en océanographie pour le projet SWOT (Surface Water and Ocean Topography).
Les première images produites par le satellite font en effet apparaître "une capacité de détection des surfaces d'eau bien meilleure que prévu", explique dans un communiqué le Centre national d'études spatiales (CNES), principal co-partenaire du projet avec la Nasa.
"C'est vraiment quelque chose qui enthousiasme notre communauté", s'est réjouie Mme Morrow alors que la presque totalité des quelque 300 membres de l'équipe scientifique du projet, représentant 17 pays, est réunie à Toulouse pour une première rencontre depuis le lancement réussi du satellite en décembre 2022.
Le satellite "est depuis juillet sur son orbite scientifique" c'est-à-dire l'orbite qui lui permet d'être 100% opérationnel mais les données transmises sont encore "en phase de validation" et ce jusqu'"au printemps prochain", a précisé Annick Sylvestre-Baron, responsable des programmes océan au CNES.
A terme, SWOT devrait permettre d'obtenir "pour la première fois une cartographie haute résolution des ressources en eau de notre planète", souligne encore le CNES.
Le programme pourra ainsi aider à répondre à certaines questions essentielles liées au changement climatique.
Par exemple, alors que les océans ont permis d'absorber plus de 90% de la chaleur excessive produite sur terre depuis le début de l'ère industrielle, "une question-clé est d'évaluer la capacité des océans à continuer d'absorber la chaleur et le carbone pour protéger la terre du changement climatique", a souligné Lee-Lueng Fu, scientifique de la NASA sur le projet, ajoutant: "SWOT nous aidera à faire cette évaluation".
Pour Nadya Vinogradova-Shiffer, responsable du programme de physique des océans à la Nasa, SWOT devrait permettre "de rendre les informations satellitaires complexes plus accessibles, plus exploitables, plus utiles, tout en maintenant la plus haute intégrité scientifique qui ont fait la réputation de la Nasa, du Cnes et d'autres agences d'observation de la terre".