Garantir une prise en charge adaptée "aujourd'hui impossible du fait d'inégalités sociales et territoriales", mieux former les soignants, faire de cette étape une priorité de santé publique: un rapport parlementaire formule 25 propositions sur la ménopause, qui concerne 17 millions de Françaises.
Remis jeudi à la ministre de la Santé Catherine Vautrin, ce rapport est le fruit de la mission confiée à l'automne à la députée macroniste Stéphanie Rist et souhaitée par le chef de l'Etat Emmanuel Macron pour faire un "état des lieux de la prise en charge" et "des difficultés rencontrées par les femmes en termes d'information et de suivi".
Synonyme au plan médical de fin de l'activité ovarienne et d'arrêt des cycles menstruels, la ménopause a diverses conséquences sur la santé des femmes: symptômes invalidants, risque d'apparition de pathologies (ostéoporose, risques cardiovasculaires, cognitifs...). C'est aussi une étape qui touche toute leur vie sociale, et une "construction sociale qui contribue à en faire un tabou".
Or les femmes se retrouvent "bien seules" face à "des informations contradictoires" et des professionnels qui souvent, "faute de formation, ne proposent pas de prise en charge", souligne le rapport.
Face à cette situation, les parlementaires préconisent de "garantir une prise en charge adaptée pour toutes", aujourd'hui rendue "impossible" par des "inégalités sociales et territoriales", mais aussi de "changer le regard" grâce à "l'éducation dès le collège", "la transformation de la communication vis-à-vis du public" et un "soutien à la recherche, pour mieux comprendre" la ménopause.
Bien davantage prescrit "dans les départements les plus riches", le traitement hormonal de la ménopause (THM) a bénéficié à seulement 2,5% des femmes ménopausées en 2024, "un chiffre qui s'est effondré comparé au début des années 2000".
"Il faut dépasser le débat +pro+ ou +anti+ hormones" en établissant "des recommandations claires, s'appuyant sur l'ensemble des thérapeutiques reconnues comme efficaces" sur la base desquelles les professionnels "devront ensuite être formés et informés".
Aucune donnée statistique n'existant en France "sur le coût économique du défaut de prise en charge et d'accompagnement de la ménopause", le rapport juge qu'il faut l'évaluer et que les employeurs, aujourd'hui très peu mobilisés, doivent "adapter les conditions de travail".