Mayotte: l'hôpital est "très endommagé" et les centres médicaux "inopérants"

La situation du système de soins est "très dégradée" à Mayotte, où le seul hôpital a été "très endommagé" et les centres médicaux sont "inopérants", a déclaré lundi la ministre de la Santé démissionnaire, Geneviève Darrieussecq.

"L'hôpital a subi des dégâts des eaux importants, ainsi que des dégradations, notamment dans la partie chirurgie, réanimation, urgence, maternité donc des parties essentielles", a souligné sur France 2 la ministre.

Elle ajouté que l'hôpital "continue de tourner de façon dégradée".

Ces dernières heures, "les choses ont été nettoyées, l'eau a été évacuée et progressivement on va regagner un peu" d'espace pour accueillir les personnes, a-t-elle également dit sur BFMTV.

Objectif à tenir: prendre en charge "l'afflux de nouveaux patients".

Pour cela, "nous avons besoin de renforcer cet hôpital" par des moyens humains et matériels, a expliqué Geneviève Darrieussecq.

Pour aider l'établissement à fonctionner, une centaine de soignants de la réserve sanitaire "partiront très rapidement" pour venir y travailler et des "envois massifs de matériel" vont être réalisés.

En outre, un "hôpital de campagne" sera également déployé.

Jusqu'à présent, la "première urgence a été de repérer les malades chroniques lourds et de les évacuer" vers La Réunion, a détaillé Geneviève Darrieussecq. De premières évacuations ont déjà eu lieu et elles se poursuivent.

Vingt-trois soignants exerçant sur l'île de La Réunion ont eux rejoint Mayotte.

Une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier, où l'eau et la nourriture manquent, et tenter de retrouver des survivants dans les décombres des bidonvilles.

Les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts. Elles devront aussi mettre en place une "veille sanitaire forte" pour détecter d'éventuelles "maladies contagieuses émergentes venant de la consommation d'eau polluée ou d'aliments avariés", même si une épidémie n'est aujourd'hui "pas à l'ordre du jour", a déclaré Mme Darrieussecq.

L'île a été frappée entre mars et mi-juillet par une épidémie de choléra qui a fait au moins cinq morts, deux autres décès étant partiellement imputables à la maladie selon les autorités.

La transmission du choléra est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries provenant des selles d'individus contaminés, soit le plus souvent indirecte par ingestion d'eau ou d'aliments souillés.

Avant même le passage du cyclone, Mayotte souffrait de graves problèmes d'accès à l'eau potable. Selon l'Insee, 29% des ménages ne disposaient pas de l'eau courante en 2017. Outre des puits, citernes ou bornes fontaines installées par les autorités sanitaires, certaines familles s'alimentent dans les ruisseaux et rivières.

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