Mayenne: l'usine Aprochim reprend son activité, sous surveillance

L'usine Aprochim de Grez-en-Bouère, à l'arrêt depuis la mi-octobre à la suite d'un incendie qui a provoqué une nouvelle pollution, a repris mercredi son activité sous la surveillance de la préfecture, a-t-on appris auprès de cette dernière.

Après un incendie survenu le 13 octobre dernier, la préfecture de la Mayenne avait pris un arrêté exigeant d'Aprochim, qui traite les produits chimiques toxiques PCB et qui appartient au groupe Chimirec, un certain nombre de mesures avant la reprise d'activité de l'usine.

Un contrôle de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) est prévu sur le site le 6 avril. "Si l'usine ne s'est pas mise en conformité, des sanctions administratives pourraient être prises" à son encontre, a indiqué la préfecture dans un communiqué.

En novembre, l'association "Entre Taude et Bellebranche" (ETB), affiliée à FNE (France Nature Environnement), avait demandé la fermeture de l'usine.

L'argument principal avancé par l'association pour demander la fermeture de cette usine est l'impact économique négatif de son activité sur l'élevage laitier, principale activité agricole dans ce secteur bocager.

"En 2011, il existait onze élevages sur le secteur, il n'en existe désormais plus que quatre. En sept ans, cette entreprise a su faire le vide autour d'elle et pousser de nombreux éleveurs à arrêter", écrivait l'association. "Une vache qui va brouter une herbe contaminée douze mois de l'année, elle va finir par concentrer du PCB", explique l'un des administrateurs d'ETB, Benoit Marichal.

Selon son site internet, l'usine de Grez-en-Bouère, qui a connu plusieurs épisodes de pollution, emploie actuellement une cinquantaine de salariés contre une centaine en 2010. Elle a été ouverte en 1988.

L'usine est sous surveillance depuis 2011 après la détection de taux anormalement élevés de PCB dans la production des fermes voisines (lait, viande et oeufs). Des troupeaux ont été abattus à la suite de cette pollution.

Plus connus en France sous le nom de pyralènes, les PCB sont des produits chimiques toxiques au contact et à l'inhalation, bioaccumulables dans l'organisme et l'environnement, considérés comme potentiellement cancérigènes. Interdits en France depuis 1987, les PCB ont été très utilisés, notamment dans les transformateurs et condensateurs.

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