Marseille: après la nuit de la solidarité, un plan contre la pauvreté

Manque de douches municipales, de repas chauds, d'accès aux droits: suite à la première édition de la nuit de la solidarité à Marseille, la mairie et les services de l'Etat ont annoncé mardi un plan de lutte contre la pauvreté.

455 personnes sans-abri ont été recensées et ont répondu à un questionnaire dans la nuit du 20 janvier. "Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a que 455 personnes sans domicile fixe à Marseille, on sait qu'il y en a beaucoup plus", a insisté Audrey Garino, adjointe au maire Benoît Payan en charge des affaires sociales.

Ont été visités "l'hyper centre et des noyaux villageois", mais pas "les parkings ou les bouches de métro", a précisé Mme Garino: "Dans les années à venir, nous nous intéresserons aussi aux squats, aux bidonvilles".

En 2016, 14.000 personnes ayant été, au moins une fois dans l'année, en situation de sans abrisme avaient été recensées à Marseille.

Ces nouvelles données ont cependant permis de dresser une "photographie" de la population SDF de Marseille, a assuré le préfet délégué à l'égalité des chances, Laurent Carrié. Un élément "nécessaire" dans une ville où "le taux de pauvreté est deux fois supérieur à la moyenne nationale".

Près de la moitié des SDF (41%) sont "à la rue depuis plus de cinq ans", a regretté Audrey Garino: or "plus la période à la rue est longue, plus il est difficile de s'en sortir positivement".

L'accès au droit est un obstacle: plus d'un sans-abri marseillais sur deux (57%) ne dispose ainsi d'aucune ressource fixe ou aide sociale, et seuls 15% sont accompagnés par une structure sociale.

Le Samu social et les centres communaux d'action sociale seront consolidés, "avec la formation des travailleurs sociaux, qui doivent adapter leurs réponses aux besoins" des personnes qui les sollicitent, selon elle.

De nombreux SDF ont également déploré un manque d'accès à l'eau. Des douches municipales ont ainsi été créées, avant l'ouverture attendue fin 2023 d'un "centre d'hygiène" comprenant douches, laverie, bagagerie et accueil social.

Le "tissu associatif très riche" de la ville, comptant "plusieurs centaines d'associations" d'aide aux personnes dans le besoin, "est une force" pour les élus, "mais il faut réorganiser les maraudes et trouver des moyens de répondre à tous les besoins", comme celui d'une nourriture chaude, en proposant l'ouverture de cantines solidaires, a ajouté Mme Garino. Un appel à projets a été lancé en ce sens par la mairie.

L'Etat et la mairie participeront chacun à hauteur de 700.000 euros pour mettre en place ces actions.