Marion Maréchal, "énervée" sur les carburants, plaide pour un "grand mouvement conservateur"

L'ex-députée FN Marion Maréchal dit "partage(r) l'énervement général" contre la hausse des prix des carburants et plaide pour "un grand mouvement conservateur", en assurant que "jamais" elle ne se présentera contre sa tante Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN).

"Je partage l'énervement général pour le subir aussi. Je suis moi-même indignée et énervée", déclare, dans un entretien accordé mercredi à BFMTV, l'ancienne élue frontiste, devenue directrice à Lyon de l'Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep).

Marion Maréchal, qui s'était jusque-là refusée à commenter l'actualité tant qu'elle dirigerait son école, déclare être "indignée par le fait qu'il y ait une telle facilité à s'en prendre fiscalement aux Français sans avoir le courage de faire les réformes nécessaires sur le plan économique".

L'ancienne députée, qui a toujours sa carte au RN, précise qu'elle "n'ira pas dans la rue puisque (...) tout ce que je peux faire ou dire prête très vite à des interprétations et des ambitions".

Alors que plusieurs formations de droite et d'extrême droite soutiennent le mouvement des "gilets jaunes" contre la hausse des prix des carburants et que sa popularité progresse chez LR, elle plaide pour un "grand mouvement conservateur".

"Le fait que [les sympathisants LR] puissent m'intégrer dans leur logiciel", en termes de popularité, "alors que je ne suis pas de leur famille politique, est bien la démonstration qu'il y a aujourd'hui un discours, des valeurs, des solutions, qui transcendent un peu les clivages partisans à droite et qui tendent de ce fait vers, je l'espère demain, un grand mouvement conservateur", explique Marion Maréchal.

Dans un sondage Ipsos réalisé fin octobre, le président de LR Laurent Wauquiez (43%, -7 points) arrivait dixième dans le classement du leader politique préféré des sympathisants des Républicains, un point derrière Marion Maréchal (44%, +13 points).

"J'espère bien que, à terme, ces grands partis [RN et LR] finiront à un moment donné par, un, clarifier leurs positions --parce que chez LR c'est un petit peu compliqué-- et puis deux, demain travailler ensemble", ajoute-t-elle.

Marion Maréchal dit croire à "une nouvelle droite qui est en train de se fonder, (...) qui va sortir de cette nécrologie politique (du) clivage gaulliste/antigaulliste" et "de cette impasse entre d'un côté un étatisme forcené quasi socialisant et de l'autre les excès d'une dérégulation".

Pour autant, la petite-fille du cofondateur du FN Jean-Marie Le Pen, exclu du parti par sa fille Marine en 2015, explique qu'elle ne "rentrera jamais dans le jeu d'un conflit avec Marine Le Pen" pour avoir "vu la politique atomiser (sa) famille à toutes les générations". Et répète qu'elle n'a "pas d'ambition politique à court terme".