Deux organisations professionnelles, l'Afpac et Enerplan, ont à leur tour dénoncé vendredi la suspension de MaPrimeRénov' et demandé "a minima" le maintien du parcours "mono-geste", qui concerne les travaux isolés comme le changement d'une chaudière ou de fenêtres et non les rénovations globales.
Ils ont ainsi rejoint la position de la Fédération française du bâtiment (FFB) dont le président Olivier Salleron avait estimé dès jeudi auprès de l'AFP que cette "rénovation par geste" faisait "travailler les artisans".
"Il est indispensable que le gouvernement s'engage au maintien du dispositif MaPrimeRénov' en gestes simples afin d'éviter une crise majeure de la filière de la pompe à chaleur", écrit l'Association Française pour les Pompes à Chaleur (Afpac) en qualifiant la suspension du dispositif de "décision brutale".
Cette annonce "constitue une menace pour la pérennité de la filière française des pompes à chaleur, ainsi que pour des milliers d'emplois sur l'ensemble du territoire", ajoute l'organisme.
L'Afpac demande "le maintien, a minima, du parcours mono-geste pour permettre aux ménages de s'équiper de systèmes de chauffage performant leur permettant de réduire leurs factures énergétiques et ainsi améliorer leur pouvoir d'achat dans la durée".
Selon elle, le traitement des dossiers "mono-geste" par l'Agence nationale de l'habitat (Anah) "ne souffre pas d'engorgement" et les contrôles sur les opérations de rénovation par geste "ont démontré leur efficacité dans la lutte contre la fraude".
"Si la fraude à MaPrimeRénov' se concentre aujourd'hui sur la rénovation globale, le soutien au mono-geste ne devrait pas être suspendu afin de ne pas paralyser le marché pendant plusieurs mois", estime de son côté Enerplan, le syndicat des professionnels de l'énergie solaire.
"Plutôt que chercher des ajustements avec les acteurs de la rénovation, le gouvernement a choisi de stopper toute la dynamique et de jeter le bébé du mono-geste avec l'eau du bain de la rénovation globale", a déploré Richard Loyen, le délégué général d'Enerplan.
"C'est catastrophique. S'il faut évidemment lutter contre la fraude, il ne faut pas casser le marché du mono-geste qui est un vecteur de diffusion des équipements solaires qui est bien régulé", a-t-il ajouté.
"La rénovation geste par geste, il n'y a aucune raison pour que ça s'arrête (...) Ce qui ne pose pas problème, c'est la rénovation par geste. Il faut la continuer, elle fait travailler les artisans" a pour sa part déclaré à l'AFP Olivier Salleron, président de la FFB.