Près de 80 personnes vêtues en pyjama ont investi dimanche après-midi le hall de l'aéroport de Nantes, où le temps d'une "sieste" ils ont dénoncé les nuisances du trafic aérien et réclamé le respect et l'extension du couvre-feu, a constaté une correspondante de L'AFP.
Lors de ce rassemblement non violent, les militants se sont allongés sur le sol au son d'une berceuse avant d'entonner des chansons et de lancer des peluches contre des avions en carton.
" On vient faire la sieste à l'aéroport pour dénoncer l'impact du trafic aérien, a déclaré Gwendoline Monnier, 28 ans, porte-parole du collectif pour la baisse du trafic aérien impulsé par l'association Alternatiba Nantes. " L'aviation, avec ses nuisances sonores directes, dérange notre sommeil et le secteur aérien a une forte responsabilité dans le réchauffement climatique ", a-t-elle souligné.
Ces militants appellent à respecter et à élargir le couvre-feu de 23H00 à 7H00 du matin contre minuit à 6H00 actuellement.
" Nous en avons assez d'être réveillés la nuit par des compagnies qui ne respectent pas la loi ", a déclaré Renaud Geng-Ortoli, instituteur de 46 ans qui vit à Rezé, près de Nantes. " Le couvre-feu actuel ne permet pas de garantir la bonne santé des habitants ", a-t-il estimé, ajoutant que " chaque jour, le ballet des avions nous rappelle qu'il faut limiter nos consommations dont le trafic aérien ".
Cette revendication écologiste d'une baisse du trafic aérien rejoint les revendications de certains riverains qui réclamaient auparavant son transfert à Notre-Dame-des-Landes. " Nous sommes face à une urgence climatique qui nous impose de nous rassembler, a commenté Gwendoline Monnier. Il est grand temps qu'on s'allie tous et toutes pour la réduction du trafic aérien ".
L'interdiction de la programmation des décollages et atterrissages entre minuit et 6H00 du matin est entrée en vigueur le 8 avril 2022.
Dans un rapport publié le 19 octobre, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) indique que les décollages et atterrissages entre minuit et 6H00 ont été divisés par six par rapport à 2018. Selon la DGAC, 189 procès verbaux ont été établis pour manquement au couvre-feu.