Manifestation des salariés de la centrale à charbon de Cordemais contre la fermeture

Une centaine de salariés de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) ont manifesté jeudi à l'appel de l'intersyndicale pour protester contre la fermeture du site et réclamer la prise en compte de sa reconversion à la biomasse, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les manifestants étaient 120 selon la police et 200 selon la CGT, réunis à la Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes, devant les locaux du Réseau de transport d'électricité (RTE), qui gère le réseau public de transport d'électricité.

La centrale, située à une trentaine de km de là, dans la région de Saint-Nazaire, fait partie des quatre dernières centrales à charbon en France dont Emmanuel Macron a une nouvelle fois confirmé mardi la fermeture d'ici 2022.

Le président français "n'a pas envie de dire qu'on peut convertir des centrales au charbon à un combustible alternatif", a déploré Gwenaël Plagne, délégué syndical CGT.

La CGT, ainsi que la CFE et FO, avaient appelé à une grève de 24 heures qui a démarré mercredi à 21H00 et a été suivie par 65% des quelque 250 salariés qui devaient être présents sur la journée, a affirmé M. Plagne.

Dans ce cadre, les deux groupes charbon ont été mis à l'arrêt et la centrale ne produit plus d'électricité, a-t-il ajouté.

Les grévistes réclament la prise en compte du projet "Ecocombust" qui consiste à convertir leur centrale en passant de la combustion au charbon à la valorisation de déchets de bois locaux, qui sont habituellement jetés en déchetterie mais pourraient servir à produire de l'électricité.

Gwenaël Plagne estime que 1.200 emplois sont menacés par la fermeture de la centrale, dont 400 emplois directs, mais s'inquiète également des répercussions d'une fermeture trop rapide de Cordemais sur les consommateurs, qui pourraient, selon lui, être confrontés à des coupures d'électricité.

C'est notamment pour évoquer ce second volet que les salariés ont choisi de manifester devant RTE, où ils ont été reçus en début d'après-midi.

L'entrevue a permis d'évoquer le bilan prévisionnel publié le 15 novembre par RTE et qui évoque, selon M. Plagne, la possibilité après d'autres recours d'effectuer des coupures durant les périodes de grand froid.

"Cela fait partie des options qui sont identifiés dans le rapport (...) si jamais il y a des décisions de fermetures qui ont été prises trop hâtivement", a-t-il affirmé.

A l'issue de cette manifestation et après plusieurs actions menées en octobre, des salariés de Cordemais doivent rencontrer lundi le nouveau préfet de Loire-Atlantique, Claude d'Harcourt. Ils prévoient ensuite un rassemblement devant le ministère de la Transition écologique le 13 décembre à Paris.