Macron va promouvoir à Béziers le rôle de l'hydrogène pour décarboner l'industrie

La visite d'Emmanuel Macron à Béziers mardi sur un ex-site para-pétrolier vise à mettre un coup de projecteur sur le rôle de l'hydrogène dans les années à venir pour décarboner l'industrie lourde et la construction, a souligné l'Élysée lundi.

L'entreprise Genvia que va visiter le président de la République a été créée en mars 2021, issue du groupe Schlumberger, en coentreprise avec le Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA).

Elle développe une ligne de production pilote issue de la recherche française sur laquelle les pouvoirs publics misent pour que la France devienne un acteur majeur de la production d'hydrogène.

L'usine fabrique des électrolyseurs haute température, c'est-à-dire des machines permettant de produire de l'hydrogène à partir de la molécule d'eau (H20) selon une toute nouvelle technologie qui a fait l'objet d'une quarantaine de brevets.

Le "percée conceptuelle de la technologie est qu'elle permet de très bons rendements", "d'utiliser moins d'électricité pour produire plus d'hydrogène", et qu'elle est "réversible", c'est-à-dire qu'elle permet de stocker l'électricité sous forme d'hydrogène, et inversement de produire de l'électricité avec l'hydrogène déjà produite et stockée, explique-t-on à l'Élysée.

Seul pays industrialisé à ne pas avoir pu développer un vaccin rapidement contre le Covid-19, la France mise, à travers le récent plan d'investissement France 2030 de 30 milliards d'euros, sur des "technologies d'avenir" dont l'hydrogène fait partie, pour développer son industrie tout en la décarbonant. L'électricité utilisée pour fabriquer l'hydrogène provient soit du nucléaire, soit d'énergies renouvelables.

Ce qui explique l'encouragement apporté par les pouvoirs publics au "pari technologique" de cette jeune société, celui d'industrialiser une technologie pas encore éprouvée à l'échelle industrielle, fait-on valoir à l'Élysée.

L'objectif est de lancer en 2024 la construction d'une "gigafactory", ou méga-usine, de production de ces électrolyseurs qui emploierait à terme quelque 500 personnes.

Les électrolyseurs seront utilisés par des industriels du bâtiment, de la sidérurgie ou d'autres secteurs fortement émetteurs pour produire de l'hydrogène qui sera leur nouveau carburant (à la place des produits pétroliers) et permettra ainsi de décarboner leur activité.

Le constructeur Vinci et le cimentier Vicat sont d'ailleurs partenaires de Genvia, a précisé l'Élysée, ainsi que le sidérurgiste ArcelorMittal. EDF est intéressé aussi, selon l'Elysée.

À terme, l'ambition de la France serait de parvenir à créer "cinq gigafactories" d'électrolyseurs sur le territoire, selon des technologies différentes, a-t-on ajouté de même source. Ce qui permettrait de créer au total "de 50 à 100.000 emplois d'ici 2030" dans toute la filière hydrogène selon l'Élysée.

Le projet Genvia fait partie des 77 projets déposés par les industriels auprès de Bercy dans le domaine de l'hydrogène, dont une quinzaine devraient être notifiés à Bruxelles pour recevoir des aides.

im/leb/ico/LyS

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