Pour sa première sortie publique de l'année, Emmanuel Macron est venu inaugurer mercredi, sous haute sécurité, la nouvelle Maison du handball de Créteil, où l'attendaient environ 150 manifestants aux cris de "Macron démission".
Interpellé par des journalistes sur les débuts difficiles du "Grand débat national" décidé en réponse au mouvement des "gilets jaunes", le chef de l'Etat a botté en touche, soulignant qu'il y avait "un gros travail de prépararation qui se poursuit".
Arrivé vers 15h30, le chef de l'Etat était venu saluer les joueurs de l'équipe de France, championne du monde en titre, qui s'envolait deux heures plus tard pou l'Allemagne où elle disputera son premier match du Mondial, qui démarre jeudi.
Aux cris de "Macron démission" et des slogans sur les salaires et les retraites, environ 150 personnes, où se mêlaient "gilets jaunes", "stylos rouges", militants du PCF et de la CGT, attendaient le président de la République sur un rond-point, à environ 900 mètres de la Maison du handball.
En face d'eux, de nombreux CRS qui les empêchaient d'approcher. Le bâtiment était protégé par un cordon de sécurité à plus de 600 mètres à la ronde.
Un appel à un rassemblement unitaire avait été lancé par plusieurs organisations syndicales, (lycéennes, étudiantes et de mal-logement), rejoints sur place par une poignée de "gilets jaunes", pour faire un front commun contre la politique gouvernementale.
"Police nationale, milice du capital" ou "Macron t'es foutu, les travailleurs sont dans la rue", ont scandé les manifestants. Quand quelques manifestants ont tenté de franchir le cordon de sécurité, de légers heurts ont éclaté avec des CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Gérard, 65 ans, enseignant à la retraite, est venu dénoncer la politique "néolibérale du gouvernement": gilet jaune "de coeur", il explique que pour lui, "aujourd'hui, on ne vit pas, on survit. Il faut dire stop".
"C'est un scandale ce qu'il se passe. Bientôt on ne pourra juste plus manifester", s'emporte Marie, syndicaliste FO.
Cette visite intervient à trois jours de l'"acte IX" des "gilets jaunes" et alors que le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé lundi une nouvelle loi "anticasseurs" avec un fichier s'inspirant des lois anti-hooligans et un durcissement des sanctions contre les casseurs et les manifestations non déclarées.
Emmanuel Macron, l'air détendu, est arrivé en compagnie de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. "Merci pour les rêves que vous avez fait naître, les vocations. Maintenant, c'est à vous de jouer. La balle est dans votre camp. On est derrière vous", a dit le chef de l'Etat aux "Experts", un ballon de hand à la main.
Il a assisté ensuite dans l'immense gymnase à un entraînement des juniors. "Vous ne devez pas lâcher. Vous êtes en train de devenir des exemples pour ceux qui sont derrière (...) Donc je compte sur vous", leur a-t-il dit.
La France, six fois championne du monde, commencera le Mondial, organisé en Allemagne et au Danemark, le 11 janvier contre le Brésil. Elle affrontera ensuite la Serbie le 12, la Corée unifiée le 14, l'Allemagne le 15 et la Russie le 17 dans le groupe A.