Macron demande à Philippe de recevoir les chefs de partis et des représentants des "gilets jaunes"

Emmanuel Macron a demandé dimanche au Premier ministre Édouard Philippe de recevoir "les chefs de partis représentés au Parlement ainsi que des représentants des manifestants", a indiqué l'Élysée au lendemain de violences dans le cadre de la mobilisation des "gilets jaunes".

Ces rencontres débuteront lundi, a précisé Matignon à l'AFP. Outre les chefs de partis, sera reçu "le collectif des +gilets jaunes+ qui a exprimé sa volonté de nouer un dialogue avec le gouvernement", ainsi que la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, selon la même source.

Ces rendez-vous répondent au "souci constant de dialogue" de l'exécutif, selon la présidence.

"Enfin, il est temps", a réagi sur BFMTV le secrétaire national du parti communiste, Fabien Roussel.

"Le Premier ministre doit créer les conditions pour que le débat s'ouvre le plus vite possible" au parlement. "Il est impensable que l'on puisse débattre du projet de loi de finances au Sénat et à l'Assemblée nationale sans tenir compte de ce qui se passe dans le pays", a ajouté le député du Nord.

Même son de cloche du côté du premier secrétaire du PS Olivier Faure: "il est complètement absurde, inconséquent, inimaginable que le parlement continue son ordre du jour sans même se soucier de ce qui se passe à l'extérieur de ses murs".

Le PS demande donc la tenue d'un débat parlementaire, ainsi que des "états généraux" sur la fiscalité et la transition énergétique.

M. Macron a convoqué dimanche à la mi-journée une réunion de crise à l'Elysée, après les 263 blessés dans toute la France lors des manifestations de samedi des "gilets jaunes", qui protestent notamment contre la hausse des taxes sur le carburant.

Lors de cette réunion, le chef de l'État "a d'abord tenu à saluer l'engagement des forces de l'ordre et de secours qui ont fait montre d'une bravoure sans faille au cours de la journée et de la soirée", selon l'Élysée.

"Il a ensuite rappelé l'importance qu'il attache à un accompagnement très attentif et rapide des commerçants et des particuliers, témoins et victimes des scènes de violence et de casse qui ont émaillé la journée du 1er décembre. Il a souligné l'importance du suivi judiciaire pour qu'aucun acte commis ne reste impuni".

M. Macron a également "souhaité qu'une réflexion soit menée par le ministre de l'Intérieur pour l'adaptation du dispositif de maintien de l'ordre dans les temps à venir".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'État Laurent Nuñez s'expliqueront par ailleurs mardi devant la Commission du Sénat.