Lyon-Turin: Borne veut une décision de Rome "maintenant"

La ministre des Transports Élisabeth Borne a demandé vendredi au gouvernement italien de prendre une décision "maintenant" sur la construction du tunnel ferroviaire du Lyon-Turin sous les Alpes, alors que la coalition au pouvoir à Rome s'écharpe sur le sujet.

"La France respecte clairement le temps qu'ont souhaité prendre nos partenaires italiens. Mais aujourd'hui, on dit clairement aussi aux Italiens qu'il faut que cette décision vienne", a déclaré Mme Borne sur Public Sénat.

"Il y a des financements européens à la clef (...). Il faut qu'une décision intervienne maintenant pour qu'on ne perde pas ces financements", a dit la ministre, rappelant que le projet est censé être financé à 40% par l'Union européenne qui a fait savoir qu'elle était prête à monter à 50%.

Contesté depuis ses débuts il y a près de trente ans, le Lyon-Turin divise profondément la coalition populiste au pouvoir à Rome.

La Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini est très favorable à ce projet cher à sa base de petits entrepreneurs, tandis que le Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème) de l'autre vice-Premier ministre, Luigi Di Maio, y est farouchement opposé, y voyant un gaspillage d'argent public.

Un rapport publié mardi côté italien estime que le Lyon-Turin "présente une rentabilité très négative", avec des coûts supérieurs de 7 milliards d'euros à ses bénéfices d'ici à 2059.

Mais il a été immédiatement été rejeté par les partisans du projet car écrit par des opposants notoires et prenant en compte, par exemple, le manque-à-gagner pour l'État italien en termes de taxes sur le carburant et de produit des péages autoroutiers si le nombre de camions traversant les Alpes devait diminuer --ce qui est le but-même du tunnel.

Long de 57,5 km, le tunnel a été évalué à 8,6 milliards d'euros, dont 2,5 milliards ont déjà été investis.

Pour Mme Borne, "c'est un projet très important" et il n'est "clairement pas" enterré.

La part du ferroviaire n'est que de 8% dans les échanges entre la France et l'Italie alors qu'elle est de 70% entre la Suisse et l'Italie, a remarqué la ministre: "Est-ce qu'on peut se satisfaire d'une situation comme ça?", a-t-elle lancé, notant que les vallées des Alpes françaises "n'en peuvent plus de voir des camions"

"Il y a des enjeux de pollution", a-t-elle insisté.

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