A Lyon, les défenseurs du climat mobilisent en masse, rejoints par les "gilets jaunes"

Regain de mobilisation à Lyon pour "la marche du siècle", un cortège très long et joyeux des défenseurs du climat, parsemé de "gilets jaunes" et étrangement clos par quelques motards faisant vrombir leurs machines, a constaté samedi l'AFP.

Ils étaient 30.000 selon le mouvement citoyen Alternatiba, organisateur de l'événement, et EELV; 18.000 selon les autorités.

Dans tous les cas, la mobilisation de samedi était nettement plus importante que lors de la dernière marche pour le climat fin janvier (5.000 personnes).

Le cortège lyonnais était le fruit de la convergence de trois manifestations qui ont débuté séparément leur parcours: défenseurs du climat - de loin les plus nombreux - "gilets jaunes" et militants dénonçant les violences policières.

"On est là pour que les multinationales et les lobbies arrêtent de faire de la politique à la place de l'État", clament à l'unisson Isabelle et Raymond, retraités, soulignant notamment le poids des lobbyistes à Bruxelles, à quelques semaines des Européennes.

Raymond le dit d'ailleurs clairement dans son dos avec cette pancarte: "Si le climat était une banque, on l'aurait déjà sauvé".

Vendredi, il y avait déjà eu 12.000 jeunes dans les rues lyonnaises qui ont répondu à l'appel de Greta Thunberg.

Samedi, l'ambiance était aussi bon enfant, avec beaucoup de familles, de bébés en écharpe, faisant dire à un jeune anticapitaliste: "y'a beaucoup de bobos et très peu de gens politisés".

En fin de cortège, l'ambiance était plus tendue avec quelques centaines de manifestants réunis contre les violences policières, cagoulés, les yeux masqués et scandant "Macron, on t'enc... pas, la sodomie c'est entre amis".

Et derrière eux quelques motards qui ont fait vrombir leurs moteurs en arrivant, devant des militants pro-climat interloqués.

"On est des Motards solidaires du Vaucluse et on est venu soutenir les +gilets jaunes+ et on se retrouve là coincés", explique Bernard. "Si ça tourne mal, on quittera le cortège", poursuit sa compagne Sandrine.

Une "convergence des luttes" qui n'était donc pas du goût de tout le monde.

"J'aime pas le fait que tout soit mélangé, la marche pour le climat doit être quelque chose de joyeux. On est là pour la planète donc le gilet jaune, on devrait l'enlever", lance Maëva, 19 ans, étonnée de la tournure des choses.