A Lyon, l'endettement de la métropole fait tiquer l'opposition

La métropole de Lyon, présidée par l'écologiste Bruno Bernard, a voté lundi un budget 2021 et un plan d'investissement pluriannuel en hausse, nécessitant un recours important à l'emprunt qui a suscité l'ire d'une partie de l'opposition.

Lors du conseil de la métropole, la majorité a voté son budget prévisionnel 2021 de 3,97 milliards d'euros (+14%), et une Programmation pluriannuelle d'investissement (PPI) de 3,6 milliards d'euros (+8,3% par rapport à 2015) pour financer "une relance ambitieuse, écologique et solidaire", a vanté M. Bernard lors de cette assemblée tenue en visioconférence.

"Nous connaissons les défis, nous savons les urgences économiques, sociales et environnementales qui menacent notre avenir. Face à de tels défis, la prudence serait une erreur", a-t-il assuré, précisant que l'investissement avait été fixé à 650 millions d'euros pour la seule année 2021, après 400 millions déjà dépensés depuis le début de mandat en juillet 2020.

Pour financer ses ambitions, M. Bernard a assuré qu'il "assumait" le choix de recourir à l'emprunt sur les marchés financiers. Au 1er janvier 2020, le montant de la dette de la métropole s'élevait à 1,78 milliard d'euros. Elle était de 2,08 milliards au 1er janvier 2021.

"Aujourd'hui nous avons une capacité d'endettement à 6 ans et nous assumons de la porter à 8, 9 ou 10 ans, pour la transition écologique et pour des investissements d'avenir", a-t-il expliqué.

"Un endettement de 10 années, c'est une pure folie", a vivement réagi l'ancien président de la métropole Gérard Collomb, devenu chef de file de l'opposition, fustigeant notamment la création de 117 nouveaux postes à la métropole pour accompagner cette PPI.

"L'opposition majoritairement nous reproche de trop dépenser, et quelques uns pas assez, nous sommes donc dans un juste équilibre", a ensuite répondu M. Bernard devant la presse.

La PPI a été déclinée en neuf axes : urbanisme et aménagement, mobilités et voiries, économie et tourisme, environnement, santé-social-éducation, habitat, patrimoine, projets de territoire et participations extérieures.

Une enveloppe inédite de 200 millions d'euros sera notamment consacrée au développement des infrastructures dédiées aux "modes actifs" (vélo et marche à pied) et une autre de 10 millions pour le "revenu solidarité jeunes", qui prévoit une aide de 400 euros par mois pour des jeunes de 18 à 25 ans sans ressources.

La métropole prévoit également d'ici la fin du mandat de doubler les voies cyclables, de créer 6.000 logements sociaux par an et de co-financer les travaux de quatre nouvelles lignes de tramway et d'un téléphérique urbain reliant Lyon à Francheville (Rhône).

Cette PPI doit être réévaluée en 2023. "Si la situation économique s'améliore nettement d'ici deux ou trois ans, il sera temps d'aller un peu plus loin dans nos ambitions en termes d'investissements", a indiqué M. Bernard.