"Imaginez qu'Emmanuel Macron vous demande ce qu'il faut faire pour le pays" : les collégiens du conseil des jeunes de la Métropole de Lyon ont pris part cette semaine au grand débat national.
Une trentaine d'élèves de troisième de l'agglomération, dans la seconde année de leur mandat, composent l'assemblée. Une fois par mois, ils se réunissent en commissions thématiques (elles concernent actuellement la pédagogie, les rythmes scolaires et l'orientation) pour élaborer des projets d'action.
Mercredi, la séance de travail est sortie de l'ordinaire : l'exécutif - adulte - de la collectivité a proposé aux adolescents de relayer leurs propositions au président de la République, en déplacement jeudi en Saône-et-Loire pour y rencontrer des jeunes.
Deux heures durant, les collégiens ont planché sur l'éducation, la citoyenneté, la solidarité et la transition écologique. Les idées ont fusé, reflétant leur quotidien et, parfois, le mouvement des "gilets jaunes".
Autour d'une table, la discussion tourne autour du vote blanc. "Ça sert à rien", "ben si, ça veut dire que t'es d'accord avec aucun". "Un jour, on aura 100% de votes blancs, on le voit bien avec les +gilets jaunes+, et on fera quoi ?", lance Elora pour qui il faut le prendre en compte dans les résultats.
"Les +gilets jaunes+, c'est pas la majorité", rétorque Clément. On s'entend finalement sur la nécessité de "mieux écouter les citoyens".
Unanimité, aussi, sur l'égalité - salariale notamment - entre femmes et hommes; sur les transports en commun qui devraient être "gratuits" pour les étudiants et "moins chers" pour les autres ; sur le besoin de "verdure" en ville et la nécessité de changer l'école, où l'apprentissage relève de la "boulimie" indigeste et ne s'adapte pas assez aux élèves.
"Si les médecins donnaient les mêmes médicaments à tout le monde, tout le monde serait malade", compare Jonathan.
Autres revendications : "détaxer les produits bio" pour mieux manger - même si "c'est pas parce que tu manges pas bio que tu deviens obèse", remarque Nawel - ; lutter contre les "bavures" des policiers - car "à la télé, on ne montre que leur bravoure" - ; partager entre les pays la prise en charge des migrants ; aider davantage les familles confrontées au handicap d'un enfant ; sensibiliser au bénévolat durant le cursus scolaire ; apprendre à trier les déchets "dès le plus jeune âge" et supprimer les emballages en plastique.
Y compris à la Métropole, qui avait prévu des biscuits en étuis individuels pour le goûter. "Je m'excuse pour l'emballage", a dit aux adolescents son président, David Kimelfeld.