A Lyon, la région expérimente des scanners corporels à l'entrée d'un lycée

Le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes a dévoilé lundi l'installation de scanners à rayons X dans un lycée de Lyon, une expérimentation à l'occasion de la rentrée qui suscite critiques de l'opposition et des syndicats.

Ces scanners corporels, installés temporairement entre les portiques et le bâtiment du lycée Docteur Charles Mérieux, peuvent détecter les métaux - et donc des armes - sur le corps et dans les sacs déposés par les élèves, une première de ce type en France.

"Pourquoi pourrions-nous protéger un aéroport et ne pas protéger ce que nous avons, chaque famille, de plus cher à notre coeur, c'est-à-dire nos enfants, c'est-à-dire le système éducatif français ?", a déclaré le président de la Région, Fabrice Pannekoucke, devant la presse.

Leur installation coûte "plusieurs centaines de milliers d'euros par établissement", selon la Région, qui espère les généraliser. Depuis 2016, elle a déjà investi 102 millions d'euros dans l'installation de portiques dans 314 lycées publics, sous l'impulsion de son ancien président Laurent Wauquiez.

"Il faut maintenant aller plus loin", a estimé Fabrice Pannekoucke, qui réclame d'introduire désormais la technologique des ondes millimétriques pour avoir une détection encore plus "totale", notamment des lames en céramique.

"Les dérives sécuritaires ne sont en aucun cas de bonnes réponses", a regretté dans un communiqué la section départementale du SNES-FSU, dénonçant des "opérations de communication qui nuisent à la sérénité indispensable pour une rentrée réussie."

Les Ecologistes ont dénoncé de leur côté "une vision court-termiste, fondée sur les effets d'annonce, la surenchère sécuritaire".

Dans ce lycée de 580 élèves, certains concernés se montrent dubitatifs, comme Elya, 17 ans. Si la région vante un contrôle d'une durée d'"une seconde pour un passage", la lycéenne craint une arrivée le matin "plus compliquée" et "plus longue".

"C'est pour notre sécurité, c'est ça qui est bien", estime Ensar, 17 ans, même si ce lycéen se sentait "déjà en sécurité sans ça".

"C'est juste une étape de réflexion actuellement et de test dans l'établissement", a assuré le proviseur de l'établissement, Jean-Noël Roget.