L'utilisation de graines de lin dans l'alimentation des vaches laitières augmente leur production de lait et améliore la performance de reproduction des troupeaux, selon une étude présentée mardi à Rennes.
Financée par Valorex, entreprise spécialisée dans la nutrition animale, cette étude épidémiologique a été conduite par Thomas Meignan, doctorant à l'unité mixte de recherche Bioepar (tutelle Oniris-Inra) de Nantes.
Quelque 1.200 troupeaux et près de 2 millions de contrôles laitiers ont ainsi été analysés pour évaluer les effets de la graine de lin sur la quantité et la composition du lait sur une période de huit ans, par rapport à un troupeau de référence qui n'a pas reçu de lin.
Selon l'étude, plus la quantité de lin ingérée par la vache est élevée et plus la production de lait augmente. Les vaches ingérant 789 grammes de graines de lin par jour en moyenne voient leur production quotidienne augmenter d'un maximum de 1,3 kg de lait/jour.
L'effet des graines de lin augmente avec le nombre de vêlages, celles-ci ayant plus d'effet sur une vache qui en est à sa troisième ou quatrième lactation.
A contrario, le taux de matière grasse du lait diminue avec l'augmentation des doses de lin et le nombre de vêlages (jusqu'à 89 grammes en moins par litre de lait).
Concernant la fécondité des vaches, l'étude montre un effet de la graine de lin quelle que soit la dose administrée. A dose réduite (27 grammes par jour en moyenne), le lin peut réduire de cinq jours l'intervalle entre le vêlage et l'insémination fécondante, qui dure habituellement 85 jours en moyenne.
Pour parvenir à ces résultats, le chercheur a exploité des fichiers de livraison d'aliments contenant des graines de lin, fournis par Valorex et ses partenaires. Grâce au numéro de cheptel attribué à chaque troupeau, il les a croisés avec des bases de données nationales portant sur la qualité du lait, les inséminations artificielles ou les conditions de vêlage.
L'étude montre ainsi qu'il existe un intérêt économique à introduite le lin dans la ration des troupeaux, malgré le surcoût engendré par l'achat des graines. Le bénéfice optimal intervient entre 50 et 300 grammes de lin par jour et par vache.
M. Meignan doit soutenir sa thèse le 31 janvier, sous la direction de Nathalie Bareille, professeure à l'Ecole nationale vétérinaire, agro-alimentaire et de l'alimentation Nantes Atlantique (Oniris). L'étude a en outre été soumise à des revues scientifiques pour publication.