L'usine de Sanofi Mourenx désormais "en parfaite conformité" avec les normes environnementales (groupe)

L'usine Sanofi de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), pointée du doigt pour des rejets toxiques hors normes, est depuis l'automne dernier "en parfaite conformité" avec les règles environnementales, a assuré jeudi Philippe Luscan, le responsable des affaires industriels du géant pharmaceutique français.

"C'est un sujet réglé" a ajouté M. Luscan, répondant à une question d'une journaliste sur cette affaire lors de la conférence de presse sur les résultats annuels de Sanofi à Paris.

La production de ce site avait été arrêtée pour une maintenance anticipée, après la révélation dans les médias de rejets toxiques hors normes. Son activité a ensuite repris progressivement, sous contraintes environnementales et contrôles accrus.

Mais le site avait encore connu quelques jours d'arrêt supplémentaires en septembre après de nouveaux rejets non conformes de valproate de sodium, le principe actif du médicament antiépileptique Dépakine, que cette usine est la seule à produire au monde.

Cet antiépileptique est par ailleurs au coeur d'un retentissant scandale sanitaire, à cause des malformations congénitales et de troubles neuro-développementaux provoqués chez plusieurs milliers d'enfants de femmes ayant pris ce traitement pendant leur grossesse depuis la fin des années 1960.

Une procédure d'indemnisation des victimes a démarré, sous l'égide de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam), qui avait sollicité la participation de Sanofi en plus de l'Etat.

Cependant mi-janvier, Sanofi a refusé de donner suite à ces sollicitations, au motif qu'elles faisaient peser principalement sur lui la charge des réparations, sans prendre suffisamment en compte les "preuves" établissant qu'il avait respecté ses obligations d'information sur les risques associés à la Dépakine pour les femmes enceintes, au fur et à mesure de l'avancée des connaissances scientifiques depuis les années 1980.

Selon le laboratoire, la responsabilité est plutôt à chercher du côté des autorités de santé, pour avoir tardé à mettre ces informations à disposition des médecins, puis des patients.

L'Oniam compte se retourner contre Sanofi en justice. Ce contentieux ne remet toutefois pas en cause la procédure d'indemnisation des victimes par l'organisme public.

Le directeur général du groupe, Olivier Brandicourt, a exclu jeudi de revenir sur la décision du groupe: "On a été très clair: la réponse est non".

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