A l'Université Côte d'Azur, "une forte envie de s'investir" dans le bénévolat

"Une frange de la jeunesse ne demande qu'à s'engager", constate Davy Lorans, responsable de l'Engagement Center de l'Université Côte d'Azur (UCA), qui encourage depuis cinq ans l'engagement citoyen des étudiants.

Question : Quelle est l'origine de votre dispositif et son bilan ?

Réponse : "Il a été lancé en 2015-2016 dans le cadre des financements IDEX (intiatives d'excellence) incitant les établissements d'enseignement supérieur à innover. L'UCA s'est inspiré du modèle des universités nord-américaines et de leur +civic engagment+, qui est monnaie courante. En parallèle, la loi Egalité et Citoyenneté, votée à la suite des attentats de 2015, incitait à développer l'engagement citoyen dès le plus jeune âge. Cela allait aussi dans le sens de l'histoire de créer plus de liens entre les universités et les territoires dans lesquels elles étaient implantées.

Chaque semestre, 500 étudiants de toute discipline et de toute année d'étude s'investissent dans l'une des 50 missions proposées avec une variété de partenaires: pompier volontaire, réserviste dans l'armée, volontaire du service civique, missions dans des associations... Après cinq ans, 4.000 engagements ont été permis. Le bonus accordé (d'un quart de point sur la moyenne du semestre en échange de vingt heures d'engagement, ndlr) n'est que la cerise sur le gâteau."

Q : Partagez-vous le constat d'enquêtes comme celle de Recherches & Solidarités qui montrent que les jeunes sont de plus en plus nombreux à vouloir s'engager ?

R : "Depuis cinq ans, j'ai vu une frange de la jeunesse qui ne demande qu'une chose, c'est de s'engager. Les raisons sont variées: le sentiment d'être utile, donner du temps, aider les autres. Ce socle, que je situe autour de 10% des jeunes, est stable et représente le coeur d'activité du dispositif d'engagement citoyen. Au-delà, il existe des engagements plus occasionnels sur des missions en fonction de la thématique, comme par exemple sur l'Ukraine. Là, on peut passer de 10% à 30-40% de l'ensemble des étudiants.

Structurellement, on a plus de mal à toucher les sciences dures. La population garçon est depuis le départ plus dure à entraîner (trois quarts des missions sont remplies par des filles, ndlr) sauf sur les thématiques sportives. Mais depuis deux ans et la reprise d'après-Covid, il est net que l'envie de s'investir est encore plus forte."

Q : Comment valoriser davantage les compétences acquises grâce à ces engagements ?

R : "En voyant cette envie profonde de s'engager dans la durée, on s'est dit que ce serait intéressant de faire comme certaines universités américaines à travers de véritables +cursus de l'engagement+. L'idée est de commencer graduellement par une mission assez courte en première année mais très incitative pour les étudiants, qui pourront ensuite ajouter des briques année après année à leur cursus avec à la clé un diplôme. On va le mettre en place dès la prochaine année universitaire en partenariat avec la North-Carolina State University (NCSU), qui a un dispositif similaire très développé."

Poster un commentaire
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.
Déjà membre ? Je me connecte.
Je ne suis pas encore membre, Je crée mon compte.