Lot-et-Garonne: un compromis proposé aux agriculteurs sur le lac de Caussade

Les élus du Lot-et-Garonne et les autorités publiques ont proposé mardi un compromis sur le "lac de Caussade", qui permettrait aux agriculteurs d'utiliser cette retenue d'eau illégale comme source d'irrigation cet été, prélude au dépôt d'un nouveau dossier d'autorisation après la période sèche.

Ces "propositions" aux agriculteurs ont été élaborées lors d'une réunion à Paris des élus du département et de la préfète Béatrice Lagarde autour de la secrétaire d'Etat à la transition écologique Emmanuelle Wargon.

Elles vont être présentées aux agriculteurs dans les prochains jours, a expliqué Mme Lagarde lors d'une conférence de presse téléphonique. Les associations de protection de l'environnement sont également conviées.

"Ca nous va parce que le lac ne sera pas vidangé comme les autorités voulaient le faire", a déclaré à l'AFP Pascal Béteille, président de la Coordination rurale 47 à l'origine d'un rassemblement lundi au lac de Caussade.

France nature environnement, opposé au plan d'eau, "ne voit pas là un compromis" : "Les agriculteurs ont l'eau, ils ont fait un truc illégal (...) et derrière ils ouvrent la voie à une régularisation", a dit à l'AFP le président Jean-David Abel. Ne pas vidanger le lac, "c'est un premier recul par rapport à la sécurité (...) avec 70 habitations en aval".

Sujet de discorde depuis deux ans, ce "lac" situé à une vingtaine de kilomètres de Villeneuve-sur-Lot, a été creusé par des agriculteurs, avec le soutien de la Chambre d'agriculture départementale, pour réguler le débit du Tolzac, un affluent direct de la Garonne, et irriguer les 350 hectares de 40 exploitations agricoles.

Autorisée, puis interdite, critiquée par les écologistes, cette retenue d'eau est défendue par les agriculteurs qui disent jouer la survie de leurs exploitations menacées par les sécheresses récurrentes.

Un "processus de concertation" avait été mis en place en juin 2019 mais fin février, la préfète a constaté que le lac continuait de se remplir alors que les vannes devaient rester ouverte et qu'un audit avait conclu que l'ouvrage n'avait "pas été réalisé dans les règles de l'art", avec un risque de rupture "avéré".

Elle avait donné huit jours aux agriculteurs pour faire baisser le niveau, menaçant d'une intervention des forces de l'ordre pour vidanger de force le barrage, ce qui avait poussé les agriculteurs à en filtrer les accès lundi. Ces barrages ont été levés mardi.

Le compromis proposé passe par plusieurs étapes : agriculteurs et autorités vont devoir s'entendre sur un niveau du lac compatible avec la sécurité et les besoins d'irrigation, un niveau qui sera placé sous surveillance.

Vers octobre, il sera procédé à "une vidange complète" qui permettra de voir quels travaux de consolidation sont nécessaires, avant le dépôt d'un nouveau dossier d'autorisation.

Mais la Sepanso "ne croit pas que le lac sera vidé après l'été. Ils vont pleurer qu'ils ont besoin d'eau. L'Etat se couche devant la violence", a estimé Philippe Barbedienne, directeur régional de cette association de défense de l'environnement.

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