Lot-et-Garonne: départ du convoi d'agriculteurs pour aller "investir Rungis"

Un convoi d'agriculteurs est parti d'Agen lundi matin en direction de Rungis (Val-de-Marne), à l'appel du syndicat Coordination rurale, qui compte "investir" le marché d'intérêt national (MIN), ont constaté des journalistes de l'AFP.

Une trentaine de tracteurs ont pris la route depuis le marché aux bestiaux de la ville pour aller rejoindre des collègues à Cancon (Lot-et-Garonne) puis Bergerac (Dordogne), Périgueux, avant de passer la soirée dans un "camp de base" près de Limoges.

Après Tours, l'arrivée à Rungis est prévue "mardi soir ou mercredi matin", a déclaré à l'AFP Serge Bousquet-Cassagne, 64 ans, président de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne.

"Mais on ne vous donnera pas l'heure à laquelle on va investir Rungis", a ajouté cette figure historique de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR47), qui n'a "aucune idée" des effectifs qui seront au rendez-vous au final: "L'idée c'est de rassembler autour de nous, en montant à Paris, toute la France profonde".

Le convoi est accompagné d'un camion pour assurer la logistique durant le parcours.

"On a du ravitaillement pour ne pas mourir de faim, y compris les tracteurs", a expliqué à l'AFP son chauffeur, Patrick Jouy, 70 ans, maraîcher à Sainte-Livrade-sur-Lot dans le département, tandis que des viennoiseries et des drapeaux étaient distribués avant le départ.

À l'intérieur, une cuve de carburant pour réalimenter les plus petits tracteurs, de la nourriture, des tables, quelques matelas et un brasero "pour cuire la viande". Des réapprovisionnements sont prévus sur la route et sur place à Rungis.

Pour tenir combien de temps? "Huit jours, 15 jours s'il le faut, on se débrouillera, pas de souci", assure l'agriculteur. "On est déterminés mais la durée est indéterminée (...) On reviendra sûrement sans avoir tout ce qu'on veut mais on va tenir aussi longtemps qu'on pourra."

Selon les autorités, les forces de l'ordre devront agir avec "modération" pour "sécuriser" les points de blocage annoncés autour de Paris et faire en sorte que le marché international de Rungis "puisse fonctionner".

Dès dimanche soir, des forces de l'ordre et des blindés de la gendarmerie ont été déployés aux abords du MIN. De quoi résister à l'envahisseur?

"Nous, on ne frappe pas. Sauf si on est frappés, c'est comme au rugby", a souligné Serge Bousquet-Cassagne au départ du convoi d'Agen.