Des agriculteurs ont manifesté jeudi soir dans quelques villes d'Occitanie, dont Montauban ou Rodez, pour soutenir la proposition de loi Duplomb visant à "lever les contraintes à l'exercice" de leur métier et favorisant notamment l'accès à des pesticides.
Quelque 200 manifestants, dont certains au volant d'une quarantaine de tracteurs avec des remorques, se sont rassemblés à Montauban, où des policiers étaient déployés pour éviter un "déversement" de fumier devant le siège du PS, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Aujourd'hui la loi Duplomb a pris du plomb à cause des parlementaires", a regretté Damien Garrigues, de la FDSEA 82.
A Rodez, une dizaine d'agriculteurs ont déchargé des bottes de paille sur un rond-point proche de l'aéroport et accroché une grande banderole sur laquelle on pouvait lire: "Députés, ne plombez pas Duplomb", a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants répondaient à un appel de la FRSEA, regroupant les 13 FDSEA de la région, et des Jeunes Agriculteurs d'Occitanie, les invitant à "reprendre les mobilisations" dès jeudi soir.
Cependant, les organisateurs ne s'attendaient pas forcément à une forte mobilisation à cette période de l'année, voyant plutôt ces manifestations comme un "début".
Selon Pierre Hylari, président des JA d'Occitanie, nombre d'agriculteurs ont à accomplir "de lourds travaux printaniers". "Ce n'est pas évident de se mobiliser", a-t-il précisé à l'AFP.
M. Hylari a également souligné la "complémentarité" entre cet appel régional et celui lancé jeudi par le président de la FNSEA Arnaud Rousseau pour se mobiliser à partir du 26 mai.
Ce jour-là doit débuter à l'Assemblée nationale l'examen du texte porté par le sénateur LR Laurent Duplomb. Adopté au Sénat en première lecture et actuellement en commission à l'Assemblée, il est considéré comme "vital" par la FNSEA pour répondre aux attentes des exploitants après la crise de l'an dernier.
Pour M. Rousseau, la parole donnée par le gouvernement "n'est pas tenue" car le texte, qui prévoit notamment de faciliter le stockage de l'eau, l'accès aux pesticides ou l'agrandissement des élevages, est "détricoté" en commission à l'Assemblée.